Sri Lanka : la pénurie de carburants s'aggrave

  • AFP
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Queues interminables à la pompe, moins de bus en circulation : les transports en commun du Sri Lanka, frappés par une aggravation de la pénurie de carburant, étaient perturbés mercredi, ont indiqué des responsables.

Selon l'Association des propriétaires de bus privés, des chauffeurs ont dû faire la queue pendant sept heures pour faire le plein de carburant. D'après cette organisation, seulement un quart environ de sa flotte de 20.000 véhicules pouvait rouler mercredi.

Faute de devises, le Sri Lanka peine à financer les importations essentielles pour le pays et ses quelque 22 millions d'habitants: carburant mais aussi alimentation et médicaments. Or, l'île dépend entièrement des importations pour ses besoins en pétrole.

Les opérateurs ayant prévenu que les horaires de circulation des autobus seraient considérablement réduits mercredi, de nombreux usagers ont utilisé leurs propres motos ou voitures pour se déplacer.

"Je n'ai pas pu faire rouler le bus pendant deux jours, car il n'y avait pas de gazole", déplorait Sarath, chauffeur de bus de 51 ans, alors qu'il patientait "depuis sept heures et demie" dans une file d'attente pour s'approvisionner en carburant.

Thushara, chauffeur de taxi âgé de 36 ans, a dû faire la queue pendant six heures pour obtenir de l'essence pour son véhicule à trois roues.

"Pourquoi (le président du Sri Lanka) Gotabaya (Rajapaksa) ne peut-il pas prendre en considération la souffrance des gens?", s'est-il plaint auprès de l'AFP, alors qu'il parvenait en tête de la file d'attente.

Parallèlement aux pénuries à la pompe, l'un des plus grands fournisseurs de carburant du Sri Lanka, Lanka IOC, a augmenté ses prix samedi (+12%), et la principale compagnie pétrolière publique, Ceylon Petroleum Corporation (CPC), a demandé à faire de même.

Selon des sources internes, CPC ne disposait mercredi que de quatre jours supplémentaires de stocks de carburant et la compagnie a demandé aux stations-service "d'essayer de rationner" le carburant servi à la pompe.

Aux perturbations dans les transports s'ajoutent des coupures d'électricité, rationnée par manque de carburant nécessaire pour les générateurs électriques tandis que la production hydroélectrique pâtit de la saison sèche.

Mardi, une nouvelle directive a enjoint toutes les institutions de l'État d'éteindre leurs climatiseurs dans l'après-midi pour économiser de l'énergie.

Les attentats islamistes de Pâques 2019, suivis de l'épidémie de Covid-19 un an après, ont eu des conséquences désastreuses sur le Sri Lanka, privant le pays de sa manne touristique, principale pourvoyeuse de devises étrangères.

Le gouvernement a dû imposer des restrictions drastiques depuis, afin de contrôler ses réserves de devises en interdisant de nombreuses importations.

Les magasins d'alimentation où les prix battent des records d'inflation, rationnent notamment le riz et le lait.

Le ministre sri-lankais de l'Énergie, Udaya Gammanpila, a qualifié la pénurie de pétrole de "pire crise économique depuis l'indépendance" du pays, proclamée en 1948.

Commentaires

APO
Et cela ne risque de ne pas s'améliorer pour eux dans les semaines/mois qui viennent (Sauf si ils se plient aux "exigences" chinoises ou indiennes...).

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