Sobriété ou forte réindustrialisation : le gestionnaire de réseau RTE complète ses scénarios électriques

  • AFP
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Une sobriété électrique moins coûteuse, une réindustrialisation forte de la France nécessitant plus de renouvelables: RTE a complété mercredi ses scénarios pour la France à 2050, sans remettre en cause ses conclusions dévoilées à l'automne dernier.

Le gestionnaire du réseau électrique avait publié en octobre un vaste rapport sur l'avenir du système électrique à cet horizon.

Ce texte s'appuyait sur une trajectoire de référence pour la consommation électrique française, avec une hausse attendue d'environ 35% pour atteindre 645 TWh en 2050, portée par l'électrification des usages (transports, chauffage, industrie...) à la place des énergies fossiles qui contribuent au réchauffement climatique.

Deux scénarios alternatifs avaient déjà été présentés: un s'appuyant sur la "sobriété" (hausse limitée à environ 555 TWh) et l'autre, à l'inverse, sur une réindustrialisation "profonde" du pays nécessitant encore plus d'électricité (environ 755 TWh).

Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot avait à l'époque regretté que l'alternative "sobre" - nécessitant une évolution des habitudes de vie: davantage de télétravail, moindre consommation de biens et moins de déplacements individuels - ne soit pas assez mise en avant.

RTE a publié mardi des "analyses approfondies", qui ne remettent pas en cause les grands enseignements de son rapport d'octobre mais les "précisent", indique le gestionnaire dans un communiqué.

Ils éclairent notamment sur les implications des deux scénarios alternatifs de consommation.

Du point de vue de la production d'électricité, la sobriété limite ainsi le besoin d'implantation de renouvelables même s'il faut quand même accélérer leur développement par rapport à aujourd'hui, conclut RTE.

A l'inverse, la réindustrialisation profonde, en augmentant la consommation électrique, accroît aussi les besoins en renouvelables (éolien, solaire etc.) par rapport au scénario de référence. Cela sachant que les capacités à construire de nouvelles capacités nucléaires sont limitées.

Côté coûts, RTE calcule que le scénario de sobriété est moins cher d'environ 10 milliards d'euros par an par rapport à la référence pour l'ensemble du système (production, flexibilités, réseau).

A l'inverse, une réindustrialisation poussée augmente les coûts de 10 milliards.

RTE a également complété son analyse environnementale, en y incluant les polluants atmosphériques. Sans surprise, la décarbonation de l'économie doit permettre de réduire le NOx, le dioxyde de souffre et les particules fines.

Commentaires

Serge Rochain
RTE=EDF=Nucléaire Quelle crédibilité accordée à des études de juge et partie qui a DECIDE de la conclusion et dont les études à entreprendre ne le sont que dans le sens elles doivent justifier les conclusions. Le sérieux impose que la moitié des études doivent envisager quelle soient favorables aux renouvelables dont au moins une au 100% renouvelable. Le déséquilibre auquel il faut parvenir est que ces études conduisent à des coûts d'autant plus élevées qu'elles sont favorables techniquement aux renouvelables, avec un coût exorbitant pour celle envisageant le 100% renouvelable. L'autre moitié des études doivent valoriser le nucléaire avec un coût total d'autant moins élevé que la part du nucléaire est importante. Voyez, l'exercice est facile puisqu'on sait où l'on veut aller !
Schricke
Rochain: En effet, RTE semble avoir sur vous, le gros avantage de "SAVOIR OU IL VA", ce qui n'est manifestement pas votre cas ! Et moi, je trouve cela plutôt rassurant ! Mais vous avez raison, Rochain: la terre est plate !... Thomas Pesquet me l'a confirmé !... D'ailleurs, Rochain a TOUJOURS raison !... puisqu'il le dit !
Michel Davancens
RTE=EDF=Nucléaire ??? Alors là vous me faites bien rire ! Xavier Piechaczyk, nommé président du directoire de RTE le 31 janvier 2020, a été le maître d'oeuvre de la politique antinucléaire et pro-éolienne à Matignon et à l'Elysée sous le mandat de François Hollande. Le 4 janvier 2021, il a été rejoint par Pauline Le Bertre, en tant que directrice adjointe de son cabinet, alors qu'elle est l'ancienne déléguée générale de France Energie Eolienne, le syndicat professionnel de lobbying de promotion de l'éolien. Si les ingénieurs de RTE sont des personnes hyper compétentes et si le travail qu'elles ont fourni pour ce fameux rapports est d'une grande qualité, il n'en est pas de même de Xavier Piechaczyk qui a orienté le rapport de synthèse (le seul que les journalistes liront) de manière scandaleusement anti-nucléaire. Pour preuve : un scénario 100% renouvelable y est présenté, alors qu'il est totalement irréaliste, mais aucun scénario à plus de 50% nucléaire n'est présenté, alors que la France produit depuis 50 ans une des électricités les plus fiables, les plus décarbonées, les moins polluantes, les moins chères au monde, grâce justement à un mix avec plus de 70% de nucléaire. Selon Xavier Piechaczyk, ce que la France a su faire depuis 50 ans, elle ne saurait plus le faire à l'avenir ? Ce n'est pas sérieux.
Rochain
La preuve qu'il est antinucléaires ce plan 100 % renouvelable ? Si j'avais du pondre un plan 100% renouvelable qui soit anti nucléaire, je le serais arranger pour qu'il n'apparaisse pas comme irréaliste, et surtout je n'aurais pas insister pour dire qu'il est le plys cher et le us risqué!!!!! QUELLE NAÏVETÉ !
studer
@Rochain Charabia sectaire. Car RTE n'est juridiquement plus EDF. En fait RTE est dépendant du Ministère donc de Pompili, antinucléaire notoire et déclarée ! Et pourtant, son étude "Futurs énergétiques 2050", bridée par sa tutelle au niveau du nucléaire (limité à 50 %) et de l'évolution de la consommation électrique (limitée à 35 %) a bien été obligée de reconnaître que plus on met de nucléaire dans le mix, moins le kWh est cher en "coût complet", et plus le mix est fiable. Alors imaginez que l'on revienne à 75 % de nucléaire et que la consommation d'électricité se mette à doubler, ce qui permettrait une véritable industrialisation du pays ! RTE est l'appui technique du gouvernement pour ses prévisions de consommation d'électricité, aucune entité ne regroupe autant de compétences et d'expérience. Hollande avait mis à sa tête un politique sans aucune culture scientifique, juste pour forcer la réalisation de ses promesses électorales (50 % de nucléaire, arrêt de Fessenheim) : on voit où ça nous a conduits. Lisez les propos récents de l'ancien patron de RTE (André Merlin) qui était un vrai expert du sujet, et vous comprendrez. Enfin, si vous avez envie de comprendre.
Larderet
@studer Tout à fait d’accord avec vos arguments. J’ajouterais qu’un bureau d’étude, le CEREME, a analysé le cas où serait levée la limite stupide des 50% de nucléaire introduite en 2015 par les présidents (ancien et actuel) de RTE : https://cereme.fr/wp-content/uploads/2021/10/Note_Un-programmne-nucleaire-pour-2050_DEF.pdf https://cereme.fr/wp-content/uploads/2021/10/Scenario-alternatif-du-Cereme-aux-proposition-de-RTE-_Futurs-energetiques-2050_DEF.pdf
Rochain
Comme d'habitude chez les nucleophiles, Studer affirme sans jamais rien vérifier ! Il suffit de taper RTE sur Google et dans la rubrique "qui sommes nous ?" RTE est fier de se présenter comme une filiale a100% D'EDF! INUTILE D'attendre de RTE que les rapports publiés par cette société soit en contradiction avec les intérêts D'EDF. Et comme d'habitude la réponse à mon message sera silence radio et vous continuerez à exhibé les rapports RTE. Comme des modèles d'indépendance. Vous êtes si ridicules que je me demande comment certains croient encore dans ce que vous racontez.
studer
RTE est une filiale d'EDF sous l'angle financier, mais sa gouvernance n'est plus réalisée par EDF, étant tenue d'être neutre vis à vis de tous les producteurs d'électricité. Et c'est l'appui officiel du gouvernement en matière de prévisions de consommation électrique, via le ministère de la Transition Ecologique. Preuve que les deux entités ont des avis indépendants : tapez "croissance" et "JB Lévy" sur le net, et vous verrez que celui-ci annonce un doublement de la consommation électrique à 2050 (2 % par an sur 30 ans) et non pas + 35 %. Vous voyez que je vous réponds, calmement et non impoliment comme vous. Et au lieu de traiter de nuls ceux qui vous expliquent ce qu'ils savent grâce à leur expérience, indiquez à ceux qui nous lisent et qui cherchent à savoir qui croire, quelles sont vos lettre de noblesse à vous. Cela les renseignera utilement.
Serge Rochain
Cessez de finacer, RTE fait ce que le patron EDF ordonne ! Et le patron dit "tu ecris que le nucléaire c'est ce qu'il y a de mieux point barre ! " Cessez de prendre les autres pour des imbéciles.
nim
Il n’y a pas de limite à 50% dans le rapport, et encore moins de limite introduite par RTE, c’est précisé dans le chapitre production, RTE était parti sur une quantité de réacteurs plus élevée, ce sont les industriels qui lui ont dit qu’ils ne savaient pas faire dans ces délais. C’est pour cela que le nombre de réacteurs reste fixe même dans le scénario industrialisation. Si on était sur du 50%, augmenter la consommation augmenterait le nombre de réacteurs construits. Voilà ce qui arrive quand on perd des décennies à regarder ailleurs, concevoir un réacteur, ça prend beaucoup de temps temps, reconstruire une industrie ça prend encore beaucoup de temps, construire effectivement ça prend toujours du temps. On est plus à la sortie des 30 glorieuses, avec un appareil industriel performant, et des plans éprouvés par les américains dans d’autres pays qu’il suffisait d’adapter.
studer
Lisez la presse, cherchez sur le net ou posez la question aux professionnels de la filière, vous verrez que ce ne sont pas les industriels (lesquels ? en tous cas pas EDF !) qui ont limité l'étude à 50 % mais .... Mme Pompili qui a imposé cette limite pour des raisons que chacun devine. Il existe un 2ème oukase de notre très dogmatique ministre : l'hypothèse de consommation d'électricité en 2050 a été minorée à sa demande (35 % d'augmentation seulement quand MEME MACRON a retenu le chiffre de + 60 % et que nos voisins étrangers prévoient un doublement de la consommation en 30 ans !). Bref, RTE a fait du bon boulot mais sous contrainte idéologique. C'est mieux a qu'il y a peu, quand F. Brottes, qui n'avait aucune formation scientifique, avait été mis par Hollande à la tête de RTE qui regroupe la quintessence des experts de notre pays en matière de réseaux d'électricité. Heureusement l'erreur est réparée, mais il reste Pompili et la tutelle. Encore quelques semaines à attendre. D'autre part, il y a des années et même des décennies qu'EDF demande à l'Etat l'autorisation de lancer un deuxième EPR, notamment à Penly : Sarkozy a temporisé, Hollande et Macron (jusqu'il y a peu) s'y sont opposés. Ils même ont plombé les capacités d'investissement d'EDF en l'obligeant à céder à perte le 1/4 de sa production à des concurrents, et à investir dans les éoliennes et du solaire dont EDF n'a que faire dans la mesure où il maîtrise le nucléaire. Ceci étant dit, oui la France s'est fortement désindustrialisée, on manque de bon soudeurs par ex. (comme de toubibs ou d'infirmières mais c'est un autre sujet) : il faut donc avoir le courage de lancer un "plan Marshall" pour redresser notre tissu industriel et notre économie, cela passe par une ambitieux programme nucléaire qui créera des emplois à forte valeur ajoutée mais surtout une énergie bon marché qui conditionne ensuite la réindustrialisation.
nim
Désolé, mais l’incompétence de tous ces politiques n’efface pas la difficulté pratique de reconstruire une industrie et des réacteurs par la suite. Flamanville l’a abondamment démontré. RTE a rédigé un scénario “nucléaire maximal” comme il a rédigé un scénario “renouvelables maximal”, il n’y avait aucune limite, sauf celles des industriels, et EDF qui est le dindon de toutes ces politiques a refusé de valider le scénario fantaisiste où on lui faisait construire plus de 14 EPR2 d’ici 2050. En 2050 EDF sera toujours là pour endosser les ratages contrairement aux autres. Et, je doute que cela ait plu en haut lieu d’avoir zéro marge entre le N2 et le N3 mais le PDG commence à avoir l’habitude. Les autres filières n’ont peut être pas eu cette honnêteté. Et je note qu’EDF a quand même pris des hypothèses risquées dans le N3, comme prolonger certaines centrales au delà de 60 ans, ou déployer des SMR (alors qu’ils n’existent que sur le papier), mais un 15e EPR2, niet, il y a des limites. Ce qui pose d’ailleurs la question du réalisme du N2 qui était sensé être un médian moins risqué. On peut attendre la dernière minute pour faire un gros chèque, ce qui est arrivé cet hiver, mais le plus gros chèque du monde ne construira pas de centrale en une nuit. Il y a d’autres perles dans les profondeurs du rapport (là où les journalistes n’iront pas chercher), comme l’admission que si on avait voulu maintenir la proportion actuelle de nucléaire dans le mix, il aurait fallu lancer le renouvellement du parc dans les années 2000. Flamanville a démarré en 2007 (donc déjà trop tard) et on connait la suite… Et, je suis favorable au nucléaire. Construire un EPR c’est compliqué, mais on a réussi à le faire (en Chine). La séquestration ? La production et le stockage massif d’hydrogène ? Des solutions magiques qui n’ont jamais été mises en œuvre à une échelle réaliste nulle part.
studer
Bonsoir, Ce que vous écrivez n'est pas faux : le challenge pour construire 14 réacteurs en 30 ans n'est pas gagné. C'est pourtant ce qu'on a fait en 1974, et on partait de quasiment 0 (aucune expérience du nucléaire) : aujourd'hui la filière nucléaire n'est pas au mieux après Flamanville, mais il lui reste quelque expérience du dernier "challenge". Tout dépendra des moyens qu'on lui donnera : financiers certes, mais aussi la confiance du politique. Et à supposer que l'on retrouve la capacité industrielle de construire à un bon rythme comme dans les années 80, il ne faudra pas s'arrêter à 2050 et à 14 réacteurs ou + : on pourra viser 25 à 30 réacteurs à 2060 en prolongeant aussi loin que possible le fonctionnement des réacteurs actuels par de la maintenance et des améliorations continues. Il y aura peut-être quelques décennies difficiles à passer si la part du nucléaire dans le mix descend sous 50 %, car cela conduira à de probables pénuries d'électricité l'hiver, si le vent n'est pas au rendez-vous et qu'on ne peut importer. Mais ce sera pire chez certains de nos voisins, sauf s'ils maintiennent des centrales fossiles en fonctionnement, au mépris de leurs engagements environnementaux : l'Allemagne, vous verrez, privilégiera son industrie et son économie à l'environnement, d'autant qu'aucune sanction financière ou autre n'est prévue par l'Europe pour ceux qui ne respecteront pas le "net zero". C'est ainsi.
nim
Bonsoir, En 1974, le pays était fortement industrialisé, et on ne partait pas de zéro on s’est lourdement appuyé sur l’expérience des américains qui venaient de construire chez eux et ailleurs dans le monde (comme au Japon). Framatome c’est la franco-américaine de l’atome. D’autre part les réacteurs construits étaient moins puissants. Pour le meilleur et pour le pire l’EPR2 pèse quasiment deux fois un réacteur de 1974, ça permet de réduire le nombre de réacteurs et donc le nombre de sites à autoriser, mais ça rend chaque réacteur plus difficile à construire. Enfin, la règlementation était beaucoup moins sévère, toutes les mesures de sécurité ajoutées en 40 ans aux réacteurs actuels sont incluses d’office dans l’EPR (et au delà). Donc, un réacteur de 2022 pèse beaucoup plus lourd en complexité qu’un réacteur de 1974, le tissu industriel est beaucoup moins performant, et on n’a pas de programme extérieur sur lequel s’appuyer. Pour toutes ces raisons il est irréaliste de transposer nombre de réacteurs/an de 1974 en un nombre de réacteurs/an de maintenant. Le souci c’est qu’on ne peut pas retarder la construction de capacités, les réacteurs actuels arrivent en fin de vie, si on n’arrive pas à construire suffisamment d’EPR2 pour les remplacer avant qu’on soit contraints de les arrêter il faudra bien compléter avec autre chose. Plus on va avancer dans le temps et plus on aura de phénomènes d’usure, qui obligent à arrêter le parc pour vérification et réparation. On le voit en ce moment côté corrosion, et on est même pas à 50 ou 60 ans sur les réacteurs concernés. Or, une fois qu’on aura construit autre chose, même moins économique qu’un EPR2, il n’y aura plus de raison de construire cet EPR2. La procrastination ne paie pas quand il s’agit d’infrastructures lourdes.
VICTOR
A lire certains commentaires on en déduit facilement que pour réparer une fuite d'eau dans votre salle de bain il est urgent d'appeler votre boucher qui s'y connaît bien mieux qu'un plombier bien trop compétent et perverti par son métier. C'est tout à fait cohérent avec l'aire du temps où il ne faut absolument pas faire confiance aux spécialistes, tous corrompus et ignares , mais faire appel à madame et monsieur Michu qui tous les matins parcourent les réseaux sociaux, tous les soirs s'informent avec les Marseillais ou TPMP, et eux seuls pourront vous indiquer les solutions à vos problèmes. Ne vous laissez pas berner mes frères et soeurs et croyez aux 100% renouvelables, y-a que ça de vrai!

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