Sobriété énergétique : la grande distribution réclame un « tarif réglementé d'urgence » pour les entreprises

  • AFP
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La grande distribution, qui estime que sa facture d'énergie pourrait augmenter de 1,5 milliard d'euros par an, demande la mise en place d'un "d'un tarif réglementé d'urgence accessible aux entreprises, pour la durée de la crise", sur "2023 a minima", selon un communiqué mercredi.

"Le coût actuel de l'énergie (1 600 €/MWh) aboutirait à une augmentation de la facture pour les distributeurs alimentaires de 1,5 milliard d'euros par an", assure la fédération Perifem, qui rassemble l'ensemble des acteurs de la distribution pour agir sur les sujets énergétiques ou environnementaux.

Les prix de gros de l'électricité sont redescendus des hauteurs atteintes en fin de semaine dernière, mais restent instables. "Ce chiffre pourrait impacter significativement les prix mais aussi entraîner des ruptures de la chaîne d'approvisionnement par l'arrêt de certains fournisseurs", dit-elle, appelant d'une part à la remontée du plafond de l'ARENH (tarif auquel les fournisseurs concurrents d'EDF lui rachètent son électricité) et d'autre part à "la mise en place d'un tarif réglementé d'urgence accessible aux entreprises". Perifem appelle à mettre en place cette mesure "pour la durée de la crise (2023 a minima), à un niveau reflétant le coût moyen de production de l'électricité".

Mardi, la fédération des professionnels de l'industrie agro-alimentaire (ANIA) alertait sur le fait que, si le gouvernement a demandé aux entreprises de faire des économies d'énergie, il devait "prendre en compte le caractère stratégique et prioritaire des activités du secteur agroalimentaire". "L'utilisation de gaz et d'électricité sont indispensables aux 'process' de fabrication, à la sécurité des aliments et aux process de transformation et de conservation de matières premières vivantes et périssables", disait l'Ania.

Perifem avait annoncé mi-juillet des "mesures communes et concrètes" à mettre en œuvre à compter du 15 octobre pour faire face au "risque de pénuries d'approvisionnement électrique" cet hiver, entraînant à sa suite de nombreuses fédérations de commerçants.

Concrètement, les commerçants concernés promettent d'éteindre les enseignes lumineuses dès la fermeture du magasin, de baisser systématiquement l'intensité lumineuse avant l'arrivée du public ou la température ambiante des points de vente. "L'ensemble de la distribution fait front commun pour soutenir la lutte contre la crise énergétique", a déclaré mercredi le président de Perifem, Thierry Cotillard.

Perifem estime que les mesures précédemment citées doivent générer "jusqu'à 6% d'économie d'énergie". En cas d'urgence, des mesures exceptionnelles comme "baisser la température de tous les points de vente" jusqu'à 17 degrés permettraient "d'économiser l'énergie produite par une 'petite' centrale nucléaire", soit un "effacement de 740 MW".

Commentaires

bauza
Pourquoi pas, mais uniquement pour les supermarchés qui possèdent des armoires frigorifiques et des congélateurs fermés notamment. Trop de passoires thermiques existent dans ce secteur.
LAURENT DUCHESNE
Privatiser les gains, et nationaliser les pertes,....une bonne vielle recette de libéraux bon grain; Etonnant qu'ils ne prennent pas en compte les bénéfices accumulés depuis toutes ces années, pour "passer" le cap en 2023,.... C'est pourtant un vrai logique libérale d'accepter le risque,...je me trompe sans doute.
Jean FLUCHERE
Ils voulaient la concurrence et maintenant ils veulent le tarif réglementé. Le beurre, l'argent du beurre et si possible la crémière.

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