Siemens investit en Allemagne mais s'inquiète pour la compétivité du pays

  • AFP
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Le géant industriel Siemens a annoncé jeudi un investissement d'un milliard d'euros en Allemagne pour moderniser ses capacités de production, son patron avertissant dans le même temps que la première économie européenne devenait moins attractive.

Siemens va consacrer la moitié de l'enveloppe annoncée, soit environ 500 millions d'euros, pour moderniser son usine électronique bavaroise d'Erlangen et en faire d'ici 2029 un centre mondial de recherche et développement pour les concepts de production numérique.

"Dans le même temps, nous renouvelons près des deux tiers de nos produits et augmentons la capacité de 60 % - dans le même périmètre", a déclaré le PDG de Siemens Roland Busch lors d'un événement à Erlangen.

La région d'Erlangen et la ville voisine de Nuremberg vont servir à l'avenir de centre de développement pour "le métavers industriel", soit la représentation virtuelle d'un environnement industriel réel qui permet d'améliorer la prise de décision.

"Siemens renforce ainsi la capacité d'innovation de tout notre pays", s'est félicité le chancelier allemand Olaf Scholz, présent à Erlangen.

Le groupe "investit en Allemagne parce qu'il y a ici des écosystèmes établis et prospères - y compris l'automobile, la chimie, la pharmacie et les entreprises de taille moyenne très solides", a justifié M. Busch.

Pour autant le patron du géant industriel s'inquiète aussi de la dégradation des conditions économiques en Allemagne. "Nous sommes devenus incroyablement compliqués et lents avec tout" et "à l'échelle internationale, cela devient de plus en plus un désavantage concurrentiel", déclare-t-il jeudi dans une interview au quotidien économique Handelsblatt.

Pour des entreprises gourmandes en énergie - dans la transformation des métaux, le verre et une partie de la chimie - "les investissements en Allemagne ont de moins en moins de sens", ajoute-t-il.

Industriels et experts tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs mois quant à la perte de compétitivité qui menace la première économie européenne, fragilisée par la hausse des prix de l'énergie, l'inflation, les difficultés de la Chine - son premier partenaire commercial - ou le manque de main d'oeuvre.

Les annonces du jour de Siemens font partie d'un plan de 2 milliards d'euros d'investissements annoncé il y a un mois pour de nouvelles usines high-tech en Asie, en Europe et aux USA.

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