Réseaux électriques : Berlin renonce pour raisons budgétaires à racheter la filiale allemande de l'opérateur TenneT

  • AFP
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Le projet de rachat par Berlin de la filiale allemande du gestionnaire de réseaux électriques public néerlandais TenneT, étape clé dans ses projets de transition énergétique, a échoué en raison de contraintes budgétaires, a annoncé jeudi l'entreprise.

Crise budgétaire

Les négociations entre TenneT Holding, dont la maison-mère est aux Pays-Bas, et la banque publique allemande KfW, bras financier de l'Etat allemand, en vue du rachat complet de TenneT Allemagne, "se sont terminées (jeudi) sans résultat", selon un communiqué de la filiale allemande.

TenneT, le plus grand des quatre gestionnaires de réseau des "autoroutes de l'électricité" en Allemagne, est valorisé autour de 20 milliards d'euros selon la presse allemande, ce qui en faisait un gros morceau à avaler.

Berlin a informé l'État néerlandais "ne pas pouvoir réaliser la transaction prévue en raison de problèmes budgétaires", précise l'entreprise, sans donner plus de précision.

L'affaire entre les deux États semblait conclue à l'automne 2023, avant qu'un arrêt choc de la Cour constitutionnelle fédérale mi-novembre, laissant un trou de 60 milliards d'euros, ne provoque une crise budgétaire sans précédent en Allemagne.

Participation minoritaire de l'État dans TenneT

Au sein de la coalition gouvernementale menée par le chancelier Olaf Scholz, le ministre des Finances libéral Christian Lindner mène depuis la chasse aux économies afin que le budget reste dans les clous de la règle constitutionnelle qui limite le recours à l'endettement.

L'entreprise est notamment responsable d'acheminer l'électricité produite par les éoliennes au nord du pays vers les régions du sud qui la consomment. Il s'agit d'une activité stratégique aux yeux de l'État allemand qui veut réussir le virage vers les énergies renouvelables.

Le ministre de l'Économie Robert Habeck (Verts) s'est dit déçu de l'échec des négociations avec Tennet, en marge d'un voyage en Asie à Séoul, la capitale sud-coréenne.

Berlin vise désormais une alternative qui pourrait prendre la forme d'une participation minoritaire de l'État dans TenneT dans le cadre d'un consortium. Le coup est aussi dur pour TenneT Holding, qui s'apprête à recourir aux marchés de capitaux publics ou privés pour trouver une solution de financement à long terme pour ses activités allemandes.

Le groupe reste soutenu par l'État néerlandais actionnaire, qui lui a récemment accordé un prêt de 25 milliards d'euros couvrant les besoins financiers pour les années 2024 et 2025.

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