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La préfecture de Loire-Atlantique a autorisé la conversion de la centrale à charbon de Cordemais en usine de biomasse (black pellets), selon un arrêté publié jeudi sur son site.
"La société Paprec Waste From Energy (...) est autorisée, sous réserve du respect des prescriptions du présent arrêté, à exploiter sur le territoire de la commune de Cordemais, les installations" du site de la centrale à charbon pour y mener à bien son projet, selon l'arrêté de 71 pages.
Cet arrêté peut encore être contesté en justice.
Le quotidien Ouest-France avait révélé jeudi après-midi l'autorisation accordée par la préfecture.
La CGT, qui soutient de longue date le projet Paprec, baptisé Ecocombust, avait manifesté son inquiétude ces dernières semaines de voir le projet "piétiner".
La semaine dernière, une soixantaine de salariés de la centrale à charbon se sont invités à une réunion du comité social et économique central d'EDF pour interpeller la direction sur le devenir de ce projet de conversion de la centrale à la biomasse.
La CGT et les salariés craignent qu'EDF n'alourdisse volontairement le coût du projet pour le rendre caduc.
Après avoir annoncé l'abandon de Cordemais en juillet 2021, notamment en raison de son coût, EDF avait annoncé en mai 2022 relancer le projet de conversion de la centrale à la biomasse (des granulés prioritairement issus de déchets de bois).
Interrogé début février sur les craintes des salariés, l'énergéticien avait répondu que la "décarbonation progressive" de Cordemais s'était déployée dès 2023, avec une utilisation allant jusqu'à "20% de biomasse en substitution du charbon".
"Une conversion totale à la biomasse d'ici 2027 nécessite de définir les modalités de régulation d'un tel fonctionnement", avait ajouté EDF, soulignant que "plusieurs réunions de travail ont déjà eu lieu et (que) les travaux se poursuivent", évoquant "une décision d'ici l'été 2024".
A terme, les pellets sont censés représenter 80% du combustible de la centrale, selon le projet de conversion Ecocombust. D'après EDF, ce procédé permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de ses installations de 71% par rapport à un fonctionnement 100% charbon, évitant l'émission de 400.000 tonnes de CO2 par an.
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