Prix de l'électricité : l'UFC-Que Choisir craint un « choc tarifaire » en 2026

  • AFP
  • parue le

L'UFC-Que Choisir a dénoncé la réforme du marché de l'électricité en France à compter de 2026 qui va mécaniquement entraîner une "hausse massive" des tarifs de l'électricité "au détriment des consommateurs", mais ce calcul est "biaisé", a réagi Bercy.

Une hausse moyenne des factures de 19% selon l'UFC-Que Choisir

L'association estime que le mécanisme retenu par le gouvernement dans la loi de finances pour remplacer le système actuel, qui s'éteint le 31 décembre 2025, va conduire à "faire payer aux Français leur électricité au prix fort".

"Cette réforme, négociée en catimini entre le gouvernement et EDF, va mécaniquement entraîner une hausse massive des tarifs de l'électricité, au détriment des consommateurs", affirme l'UFC-Que Choisir. Cela se traduirait pour les consommateurs par un alourdissement de la facture, "en moyenne 19% de plus, soit jusqu'à 250 euros supplémentaires par an pour un foyer moyen" si la réforme s'appliquait dès cette année.

L'UFC-Que Choisir justifie de baser son évaluation sur l'année 2025 par les incertitudes sur les paramètres qui seront pris en compte pour déterminer le niveau des tarifs réglementés de vente d'électricité (TRV) en 2026 et notamment les prix qui seront constatés d'ici à la fin de l'année sur les marchés de gros.

À titre d'illustration, un ménage au tarif réglementé consommant 6 000 kWh d'électricité par an aurait eu une facture annuelle 17% supérieure à celle basée sur les prix aujourd'hui effectivement pratiqués, ce qui représente un surcoût de 233 euros.

« Des aménagements s’imposent pour éviter une nouvelle flambée des factures », étude de l'UFC-Que Choisi de février 2025.

Un niveau « quasi identique au niveau actuel » pour Bercy

L'association déplore aussi qu'en dépit de l'engagement du gouvernement de redistribuer aux ménages une partie des profits d'EDF, celle-ci "sera très limitée". "Seule une petite fraction de la consommation des ménages sera concernée, et la taxation des bénéfices d'EDF restera insuffisante pour compenser la flambée des prix", estime-t-elle.

Bercy a rejeté ces conclusions en estimant que "le calcul ainsi réalisé est biaisé" car l'étude publiée par l'UFC-Que Choisir propose un calcul associant des données actuelles à un mécanisme qui n'entrera en vigueur qu'en 2026, sans tenir compte d'autres paramètres.

Selon Bercy, les simulations réalisées montrent que "le reversement au consommateur prévu par la loi de finances pour 2025 conduit à un niveau des TRV au 1er janvier 2026 quasi identique au niveau actuel". "Ce résultat indique que le reversement prévu fonctionne", estime-t-il.

Fin de l'ARENH

Pour l'UFC-Que Choisir, une des grandes différences entre cette nouvelle régulation et celle encore appliquée cette année concerne la façon de calculer les coûts de l'approvisionnement en électricité.

Aujourd'hui, une partie de l'approvisionnement est assuré via un mécanisme appelé Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), qui constitue une part de l'approvisionnement en lien avec les coûts de la production nucléaire d'EDF.

"Désormais, l'approvisionnement passera totalement par le marché", résume l'association. Pour Bercy, "l'approvisionnement lissé sur deux ans permet d'amortir les fluctuations du marché et participe à l'objectif général de stabilité des prix."

Commentaires

BrigitteMB
Que Choisir, antinucléaires déclarés, cherche la mort d'EDF via l'ARENH Mais cela n'a aucun sens de demander à un industriel de vendre entre le quart et plus du tiers (presque la moitié en 2022) de sa production à ses "concurrents" à un prix bien inférieur au coût de production : l'ARENH est à 42€/MWh (inchangé depuis 2012), contre un coût de 70€/MWh pour être en état de renouveler l'outil de production. Les inutiles "alternatifs" n'ont créé aucun moyen de production, l'ARENH est donc un échec total. Que Choisir qui s'inquière de payer le nucléaire 70€/MWh ne proteste pas de payer en moyenne en 2025 (évaluations de la CRE en €/MWh, annexe 1 p10) 102.0 pour l'éolien terrestre 195.3 pour l'éolien marin 226,4 pour le photoVoltaique !
Yann
Bien d'accord avec cette synthèse. 70€ est un chiffre raisonnable pour le maintien du parc nucléaire en exploitation mais pour du neuf il faut plutot tabler sur 120€/MWh. Le nucléaire n'est pas l'énergie la moins chère comme l'incante les politiques et la CGT. On ne peut etre écologiste et proner une énergie peu chère car cela va à l'encontre de l'efficacité énergétique tout comme on ne peut promouvoir le tout électrique et etre contre le nucléaire. Pour rappel 10 millions de voitures électriques = 3 tranches nucléaires.
Ceyal
oui exactement... Le prix négocié pour ke rachat du solaire de toit est de 14cts le kWh et celui de l'eolien en mer au minimum de 13,5 ... soit le double du prix de production moyen français ... et quand on n'a pas besoin de cette energie de surplus (le plus souvent en réalité) on l'exporte a un prix beaucoup plus faible que le prix de rachat au producteur mais tout cela a ete voulu par les ecolos socialistes forcenés anti nucléaires
Du CLARY
Permettez-moi juste une correction à votre excellent commentaire. Le prix de 135 €/MWh que vous avancez pour l'éolien en mer date déjà de quelques années. Le projet de Dunkerque a été attribué à quelque chose comme 44 €/MWh. Et les décisions relatives aux deux projet d'éolien flottant en mer Méditerrannée sont attribuées avec des tarifs de référence de 95 €/MWh... Quant au solaire sur toitures l'électricité produite par un générateur de plus de 100 kWc - par exemple sur une toiture de bâtiment agricole - était jusqu'au 31 janvier 2025 achetée au prix de 105 €/MWh et devrait probablement l'être aux environs de 95 €/MWh quand l'arrêté tarifaire sera révisé (c'est en cours). Ici aussi, on est loin des 140 €/MWh que vous annoncez et qui concernent des installations anciennes ou de très faible puissance (dont la production - et donc le coût - est minime). Les choses vont vite en matière d'énergies renouvelables, il faut donc se tenir à jour.
Ceyal
Sur les 6 premiers sites eolien en mer, seuls 3 sont en service en 2025 alors qu'il s'agit de technologie disponible sur etagere ... sans compter le coût de la centrale à gaz juste à côté (cf. celle de Total Energies à Landivisiau... construite par Siemens et tele exploitée deouis la RFA !!!) pour les jours d'hiver anticyclonique. Dunkerque a en effet ete négocié à ce prix là mais fait l'objet de multiples recours notamment de l'etat belge ... mediter aussi le démantèlement demandé par l'armée suedoise car ces moulins à vent en mer perturbent grandement les radars. Le prix du solaire de toit pour les particuliers évolue ( de façonvue peu erratique) plusieurs fois par an mais se situe bien au double du prix de production moyen de l'électricité... c'est en effet brillantissime qu'EDF OA soit obligé d'acheter de l'électricité de surplus dont on n'a globalement pas besoin au double de sa valeur moyenne d'export!!!
Silicate
il faut refuser les règles européennes d'alignement sur les prix de l'électricité des allemands; nous avons des avantages tarifaires à sauvegarder
Du CLARY
Nous n'avons pas d'avantages tarifaires sur les allemands : les prix de la fourniture de l'électricité sont pratiquement les mêmes. Ce sont les taxes qui font la différence entre le prix payé par les consommateurs particuliers allemands et français. L'électricité française est bien moins taxée que l'allemande (pour les particuliers).
Ceyal
les taxes qui sont destinées à payer pour le surcout caché du renouvelable : prix de rachat exorbitant, financement du raccordement RTE renforcement du réseau pour un raccordement capillaire et diffus de petite capacité

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