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Plusieurs clubs de réflexion, économistes et chercheurs demandent aux candidates et candidats à l'élection présidentielle de s'engager en faveur d'une "loi de programmation pluriannuelle" des investissements publics pour le climat.
Dans un document intitulé "Climat : quels investissements pour le prochain quinquennat ?", l'Iddri, l'OFCE, l'Institut Jacques Delors et I4CE demandent que chaque candidat(e) explique "combien d'argent public" il ou elle compte dépenser dans les cinq ans à venir pour que la France supprime ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 tout en s'adaptant aux effets du réchauffement.
Selon eux, chaque candidat devrait produire une "feuille de route détaillée" pour le quinquennat 2022-2027 et au-delà, "quels que soient leurs projets politiques" par ailleurs. "Ce n'est pas à nous de dire s'il faut relancer ou arrêter le nucléaire", a indiqué Thomas Pellerin-Carlin, directeur du centre Énergie de l'Institut Jacques Delors. "Ce n'est pas un sprint, c'est un marathon, l'enjeu est d'être visionnaire, alors que l'État au plan budgétaire est plutôt myope", a-t-il ajouté en demandant aussi une loi de programmation pour le climat, comme il en existe pour la défense, la justice ou la recherche.
"Il va falloir se poser la question de dépenser mieux" et "sur la durée", a ajouté Benoit Leguet, directeur général de I4CE (Institute for Climate Economics). Selon I4CE, les investissements climat actuels sont déjà "insuffisants" pour atteindre les objectifs nationaux fixés dans la stratégie nationale bas-carbone (SNBC), qui prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2030. Il manque environ 20 milliards d'euros d'investissements publics et privés par an : entre 13 et 15 milliards d'euros par an de 2021 à 2023, et entre 23 et 29 milliards annuels entre 2024 et 2028, selon I4CE. "Et si on passe à un objectif de -55% de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2030, comme l'Union Européenne l'a décidé en juillet (Nouveau paquet climat intitulé "Fit for 55", NDLR), les besoins vont encore augmenter", a averti M. Leguet.
Pour la programmation, les quatre clubs de réflexion proposent trois options : la première se conforme aux règles budgétaires en vigueur, financée par une hausse des recettes fiscales de l'État, une baisse d'autres dépenses publiques et/ou une hausse modérée et temporaire du déficit public ; la deuxième table sur un assouplissement partiel des règles liées à la dette ou à un reformatage du pacte de stabilité et de croissance ; et la troisième sur un nouveau recours à la dette européenne, comme lors des plans de relance Covid.