Un carburant à base de déchets de plastique recyclés expérimenté près de Nice

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Un camion-benne et un camion-grue circulent dans une commune proche de Nice depuis quelques semaines grâce en partie à du carburant créé à partir de déchets de plastique recyclés, une initiative portée par une association récemment transformée en société anonyme pour lever des fonds.

La machine créée par Earthwake, baptisée Chrysalis, peut recycler deux types de plastique (polyéthylène et polypropylène), celui des bouchons en plastique ou des bouteilles de lait et celui des récipients alimentaires réutilisables. Broyés, chauffés à 450°C degrés puis distillés, les déchets de plastique permettent d'obtenir "40 litres de carburant pour 40 kg de déchets", a assuré vendredi lors d'une rencontre avec la presse son créateur Christofer Costes, dont l'objectif de départ était de faire le plein avec les déchets de sa maison.

Depuis le 25 mai, un camion-benne et un camion-grue de la communauté de communes des Alpes d'Azur circulent avec 10% de ce carburant obtenu avec des déchets de plastiques issus du tri sélectif local et mélangé à du gazole conventionnel (10% est le maximum homologué).

"Une première mondiale", selon le département des Alpes-Maritimes, l'un des soutiens de ce projet initié par ce jeune habitant de Puget-Théniers et porté depuis 5 ans par l'association née de sa rencontre avec le comédien Samuel Le Bihan, et récemment transformée en société anonyme en vue d'un prochaine levée de fonds.

La machine, dont c'est la deuxième version, a été installée dans un atelier à la sortie de Puget-Théniers. Elle alimente une pompe à carburant où les chauffeurs viennent se servir à 05h00 du matin avant leur tournée : 2 600 litres ont été écoulés en près de deux mois. L'idée, a rappelé Samuel le Bihan, doit à terme permettre d'alimenter des groupes électrogènes "dans des zones du monde où il y a à la fois la pollution plastique et des problèmes d'accès à l'énergie".

Le projet a obtenu le soutien d'acteurs clés: Citeo pour la collecte sélective des matériaux d'emballage, SGS pour les analyses et la certification et SBM Off shore, spécialiste néérlandais de l'extraction pétrolière en eaux profondes. "On a fini le cycle associatif, celui de la recherche et développement sur la machine, et on va passer à l'étape industrielle avec la normalisation de la machine", a résumé Georges Fritsch, membre de Earthwake. Depuis le 25 mai, aucun camion n'est tombé en panne. La suite dépendra du plan retenu par la société dont les cinq membres cherchent des capitaux, sans perdre la main sur leur projet.

Commentaires

a. bernard
Quel est le bilan énergétique de l'opération ? Quelle est la quantité d'énergie nécessaire pour la collecte des déchets et leur traitement et quelle est la quantité d'énergie récupérée ?
Marc Diedisheim
La question n'est-elle pas plutôt de comparer le bilan de cette option avec celui des autres options de traitement des déchets plastiques ?
a. bernard
Absolument ! C'était le but de ma question ! Où trouver le bilan sérieux et chiffré de chacune des options en terme d'énergie et de rejet de Ges ? A priori il est intéressant de faire des déchets une ressource. Évidemment l'idéal serait d'éviter de produire des déchets de plastique en si grande quantité.
Kévin
Le polyéthylène et le polypropylène ne sont-ils pas des plastiques recyclables ? Si c'est bien le cas, on utilise ici une méthode qui consomme le plastique au lieu de le réutiliser pour une application similaire. Je ne suis donc pas vraiment convaincu de cette "avancée" en l'état. Il faudrait parvenir à en faire autant avec les plastiques non recyclables à mon sens.
Thomas
Certes, mais un plastique recyclable n’est pas forcément un plastique recyclé dans la pratique...
Emilie D
Quand ce carburant "brûle" pour faire fonctionner les véhicules, que rejette t-il dans l'air ? Des microparticules de plastique ? Je m'interroge, je trouve l'idée géniale mais pas très rassurante pour l'air que nous respirons et notre santé.

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