Premier investissement majeur dans l'hydrogène « vert » en Europe par le fonds d'investissement Hy24

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Le fonds d'investissement Hy24, créé en 2021 par Air liquide, TotalEnergies et Vinci, a annoncé jeudi son premier investissement majeur dans l'hydrogène vert, avec 200 millions d'euros destinés à développer six projets liés notamment aux carburants de synthèse pour le transport maritime ou l'aviation, en Europe et au Canada.

Associé à la société de gestion Mirova, la Caisse de dépôts et placement du Québec et Technip Energies, le fonds a investi dans Hy2Gen, société pionnière de l'hydrogène vert basée à Wiesbaden en Allemagne.

Le capital sera utilisé pour développer des sites industriels (deux au Canada, deux en France, un en Allemagne et un en Norvège) qui produiront de l'hydrogène notamment pour des carburants de synthèse dits "e-carburants" ou "efuels" destinés au transport maritime et terrestre, à l'aviation et à l'industrie.

"Pour s'assurer que l'électricité que nous utilisons pour fabriquer l'hydrogène par électrolyse de l'eau (opération qui permet de dissocier dans H2O, la formule chimique de l'eau, les molécules H de l'hydrogène des O2 de l'oxygène, NDR) est verte, nous avons deux cas de figure selon les projets" explique Cyril Dufau-Sansot, Pdg d'Hy2gen à l'AFP.

"Soit nous sommes en raccord direct avec des sociétés de production d'énergie renouvelable (hydro-électrique au Canada et en Norvège par exemple), soit nous prenons de l'électricité sur le réseau (France, Allemagne), mais après des accords avec des sociétés d'électricité verte" qui nous "garantissent" la simultanéité "de leur production et de notre consommation" a-t-il affirmé.

En France, le projet Sunrhyse est situé sur le plateau de Signes dans le Var, il doit servir à alimenter en hydrogène divers usages maritimes ou routiers, avec une capacité de production de 12 tonnes d'hydrogène par jour, grâce à un accord avec le producteur photovoltaïque Voltalia.

Le deuxième projet français, également en région PACA, s'appelle Hynovera. Il doit permettre la production de e-kérosène sur une friche industrielle de l'ancienne centrale à charbon de Gardanne.

"On fait venir de la biomasse sous forme de plaquettes forestières: du bois déchiqueté, que l'on utilise en combustion pour produire du monoxyde de carbone, auquel on rajoute de l'hydrogène dans une réaction de synthèse qui produit un e-carburant" explique M. Dufau-Sansot. "Et ainsi on produit une molécule qui dans son usage va éviter les émissions de gaz à effet de serre".

Fondé en 2017, Hy2gen est un pionnier de la production d'hydrogène vert par électrolyse, avec des installations d'une capacité de 880 MW en cours de construction.

Pour créer Hy24, le plus grand fonds d'infrastructure hydrogène propre au monde qui vise à terme 1,5 milliard d'euros de portefeuille, Air Liquide, TotalEnergies et Vinci se sont associés à des acteurs industriels internationaux, comme le pionnier américain de l'hydrogène Plug Power, le spécialiste américain de la liquéfaction Chart Industries et le groupe de services pétroliers Baker Hughes.

Commentaires

APO
Un commentaire sur : ""Et ainsi on produit une molécule qui dans son usage va éviter les émissions de gaz à effet de serre". Dans son usage en carburant, qu'il soit issus du fossile ou de synthèse, celui-ci produira des émissions de Gaz à effet de serre (c'est de la physique-chimie !!!). Par contre sa génèse est différente !!! et issus du carbone du bois pour partie (donc des cycles fermés de matières sont envisageables en rapport avec les volumes de biomasse, pas plus pas moins !?)
Pierre 29
...et la biomasse ne va pas se broyer et venir toute seule sur le site industriel de synthèse !
APO
Et non, vous avez raison... Plus les outils/machines en ferrailles diverses sur le cycle complet... Ca économise par rapport à d'autres flux énergétiques, mais c'est toujours des cycles en partie ouvert...
EtDF
Comme signale APO, Mr Dufaut-Sansot a tout faux ; IL affirme que la molécule produite (CH4 sans la nommer) qui dans son usage va éviter les émissions de gaz à effet de serre". "Consommer" le CH4 produit du CO2. Ce CO2 ira pour partie résider dans l"atmosphère très très longtemps, pour partie se dissoudre dans l'océan (si ce puits ne sature pas) et pour une partie minoritaire fait du végétal dont aussi des arbres qui mettrons 50 à 100 avant d'être récupérés pour fermer le cycle.. C'est moins long que pour le charbon ou le pétrole mais cette combustion comme les autres ne fait pas baisser le taux de CO2 libre, au contraire. ET on ne parle pas ici de tous les machins qu'il a fallu construire pour en arriver à ce processus 'sinueux", sans compter (comme dit Pierre 29) toute la logistique transport polluant et la coupe des bois (les tronçonneuses ne marchent encore qu'avec du pétrole!). L'efficacité de ce procédé est surtout marquée en terme de ramassage de subventions. Aux dernières nouvelles faire du CH4 à partir de CO2 et H2 demandait beaucoup d'énergie (laquelle ???) pour une efficacité de procédé encore limitée.... Durée des machins (10 - 20 ans?).
APO
Et oui, vous avez raison beaucoup de "belles" promesses/annonces sont faites et au final, le CO2 grimpe grimpe et continue encore de grimper dans l'atmosphère (et le CH4 aussi)... J'ai de plus en plus peur pour mes jeunes filles (moi je m'en fous, j'ai vécu...), surtout avec le sérieux que mettent beaucoup de gens pour faire du Greenwashing et/ou ne pas comprendre à minima les process... Pour l'utilisation de la Biomasse, j'y suis favorable (dans certaines limites et conditions). Si vous voulez voir un bel exemple de Greenwashing et de beaux chiffres, regardez cela @EtDF, les CEE qui ont fait économisé sur 10 ans plus que ce qu'elle consommes en 1 année - https://www.connaissancedesenergies.org/comment/18834#comment-18834 Et dans les faits, cela avance mais avec beaucoup de ratés techniques ...
Pierre 29
C'est vrai que ça sent beaucoup la chasse aux subventions... CO2 + H2 donne CH4 par la réaction de méthanation, pas facile à piloter avec des gaz impurs... Sinon , à partir de CO + H2 on obtient des hydrocarbures liquides par le procédé Fischer-Tropsch.

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