- AFP
- parue le
L'Etat va devoir mieux planifier la transition énergétique et aussi consulter les Français s'il veut faire accepter les grandes infrastructures, notamment les éoliennes, nécessaires pour alimenter et décarboner le pays, souligne un projet d'avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) présenté au vote mercredi.
L'instance avait été saisie en septembre par le Premier ministre, "en vue d'apaiser le débat pour relancer la dynamique" de la transition imposée par le réchauffement climatique.
"La nécessité de la transition écologique semble aujourd'hui consensuelle mais la mise en oeuvre des projets est lente et s'accompagne de contestations et d'exigences démocratiques", constate le projet d'avis.
Il s'attache particulièrement au cas des éoliennes terrestres, source de l'essentiel des blocages, mais note que cela peut valoir pour l'offshore, les parcs solaires ou sites de méthanisation.
Le texte exhorte l'Etat à mieux se coordonner avec les territoires, et à "planifier", en "territorialisant" les objectifs énergétiques nationaux votés au parlement: il l'"appelle à amplifier son rôle de stratège au travers d'un programme national d'aménagement du territoire coordonné par le Premier ministre".
Aujourd'hui, "la gouvernance de la transition énergétique ne prévoit pas de réelle coordination entre État, régions et intercommunalités", et les projets se font "sans vision d'ensemble, au gré d'initiatives des développeurs", observe-t-il.
Et pour avancer, il faut associer le public.
"Les infrastructures énergétiques, très visibles, modifient l'équilibre d'un territoire et son paysage. Il est logique qu'une partie de la population résidente se sente lésée", note le texte. Et "si le nombre de personnes réellement anti ou pro reste en général, sur le plan local, limité, il existe une inquiétude diffuse chez une partie de la population".
Le Cese préconise "un grand débat public national sur la stratégie française énergie climat (SFEC)": "il y a un flou sur la compréhension des enjeux". Et ce débat de société devra "présenter les évolutions possibles des modes de vie".
Alors que les espaces ruraux vont être très sollicités, il faudra "équilibrer les solidarités entre territoires" et "développer filières et emploi", aujourd'hui en-deçà des promesses.
Les projets devraient être assortis d'un "contrat de service public" imposant qu'une part des investissements aille à un fonds dédié à la transition énergétique et aux services essentiels aux collectivités (à l'instar du gestionnaire de réseau à haute tension, RTE, qui reverse 10%).