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Le géant pétrolier saoudien Aramco a révélé lundi son intention d'acquérir une participation de 10% dans une entreprise de pétrochimie chinoise, preuve de son "engagement à long terme envers la Chine".
Cet accord entre Aramco, premier exportateur mondial de brut, et Rongsheng Petrochemical intervient sur fond de rapprochement politique avec la Chine, principal importateur.
Aramco fournira à Rongsheng quelque 480 000 barils par jour de pétrole "dans le cadre d'un accord de vente à long terme", selon le communiqué.
"Cette annonce démontre l'engagement à long terme d'Aramco envers la Chine et sa confiance concernant les piliers du secteur pétrochimique chinois", a déclaré Mohammed al-Qahtani, vice-président d'Aramco.
"Il s'agit d'une acquisition importante pour Aramco sur un marché clé", a-t-il affirmé. Cela permet aussi de "garantir un approvisionnement fiable" en pétrole "à l'un des raffineurs les plus importants de Chine."
Cette prise de participation d'Aramco survient au lendemain de l'annonce par le pétrolier saoudien qu'il participera - avec deux entreprises chinoises - à la construction d'une raffinerie et d'une usine pétrochimique à Panjin, dans le nord-est de la Chine.
Ces infrastructures pétrolières "devraient être pleinement opérationnelles d'ici 2026", assure Aramco.
Dimanche, lors du China Development Forum à Pékin, le directeur d'Aramco, Amin Nasser, a affirmé que son entreprise "doublait l'approvisionnement énergétique de la Chine", évoquant une "opportunité mutuellement avantageuse" qui s'inscrit "dans le cadre des plans (d'Aramco) d'étendre (ses) activités à la transformation des liquides en produits chimiques."
La compagnie, détenue en grande partie par l'État saoudien, a dégagé un bénéfice net de 161,1 milliards de dollars l'année dernière, en hausse de 46% sur un an, selon un communiqué publié à la Bourse de Ryad.
Il s'agit des profits les plus élevés pour Aramco depuis l'introduction de 1,7% de ses actions à la Bourse saoudienne en décembre 2019.
Aramco s'est fixé pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre à net zéro sur ses sites industriels d'ici 2050, un objectif qui ne prend pas en compte les émissions produites par les consommateurs du pétrole saoudien à l'étranger.
Au cours de son intervention au China Development Forum, M. Nasser a renouvelé son appel à investir dans les énergies fossiles, affirmant que le président chinois Xi Jinping partageait ce point de vue.
"Nous sommes d'accord avec la vision de (Xi Jinping) comme quoi "les sources d'énergie conventionnelles et alternatives devront fonctionner en parallèle pour les décennies à venir", a-t-il dit. "La Chine ne peut pas atteindre ses objectifs pour atténuer le changement climatique, au détriment de sa sécurité énergétique."