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La France est en mesure d'atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030, mais elle doit poursuivre les investissements prévus en ce sens dans le plan de relance, selon une étude publiée mercredi par l'institut Rexecode.
Selon les prévisions de cet institut, les émissions de gaz à effet de serre pourraient être ramenées à 315 millions de tonnes (équivalent CO2) en 2030, contre 441 Mt éq.CO2 en 2019. La France s'est fixée un objectif de 310 Mt éq.CO2 en 2030 dans sa stratégie nationale bas carbone.
"C'est plutôt une bonne nouvelle. On est très près de l'objectif, il est à notre portée, mais il faut sanctuariser les mesures anti-émissions du plan de relance", explique à l'AFP Michel Didier, président de Rexecode. Dans sa prévision, Rexecode fait ainsi l'hypothèse que l'État mobilise 5 milliards d'euros par an d'ici à 2030 pour prolonger les mesures du plan de relance.
Mais cette prévision repose aussi sur un rythme de croissance plus faible de l'économie française après la crise sanitaire. Mécaniquement, cette croissance plus basse implique de moindres émissions de CO2. À elle seule, elle expliquerait les deux tiers de la réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Le plan de relance - et les 12 milliards d'euros de dépenses qui auront un impact positif sur les émissions de CO2, selon Rexecode - serait responsable du tiers restant, soit environ 12 millions de tonnes de moins en 2030.
Les mesures les plus efficaces seraient les soutiens à la décarbonation de l'industrie, les aides à l'achat de véhicules plus propres, l'investissement en faveur de l'hydrogène « vert » et la rénovation énergétique des bâtiments privés. Le rapport de Rexecode, qui trace des prévisions pour l'Europe et le monde, constate aussi que quels que soient les efforts de la France, ils seront "négligeables" sur la trajectoire mondiale des émissions, qui devraient encore augmenter d'ici 2030.
Rexecode plaide donc pour "une politique de l'offre" en faveur du climat, qui permettrait à la France de financer le développement de technologies industrielles innovantes, qui pourraient aussi être valorisées à l'étranger. "C'est d'autant plus important qu'on est au début d'une vraie compétition mondiale" pour ces technologies, dans laquelle la Chine a pris de l'avance, par exemple dans le solaire ou les batteries, défend Michel Didier.