Nucléaire : devant le Sénat, Bruno Le Maire se montre prudent quant aux objectifs de construction

  • AFP
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Bruno Le Maire s'est montré très prudent mercredi quant aux objectifs en matière de construction de nouveaux réacteurs nucléaires français, soulignant que la filière devait "se reconstruire" tout en faisant face à ce chantier industriel d'une "ampleur gigantesque".

« Ampleur gigantesque » du chantier

Le 10 février 2022 à Belfort, le président Emmanuel Macron avait annoncé la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires en activité et la création de six réacteurs de nouvelle génération (EPR2), avec une mise en service d'ici 2035-2037 pour les deux premiers et le lancement d'études pour en créer huit supplémentaires: une éventualité à propos de laquelle le ministre de l'Économie et de l'Énergie a pesé ses mots, interrogé par une commission d'enquête du Sénat sur l'électricité.

M. Le Maire a souligné "l'ampleur gigantesque" du chantier que représente la réalisation de six nouveaux EPR, "dans une filière qui malheureusement a connu des hauts et des bas, a été trop souvent pointée du doigt, qui a perdu beaucoup de compétences et qui doit maintenant se reconstruire".

Une reconstruction nécessaire "aussi bien sur l'ingénierie civile que sur les sujets plus technologiques, donc 6 EPR2 me paraît la quantité raisonnable d'absorption par notre industrie nucléaire", a insisté M. Le Maire.

La réalisation du premier EPR2 « à partir de 2035 »

"Si EDF apporte la preuve de sa capacité à réaliser dans de bonnes conditions, dans les délais et dans les coûts ces six EPR, il faudra considérer cette option de huit nouveaux EPR2", a ajouté M. Le Maire.

EDF a connu mi-mai une étape décisive dans la mise en service du réacteur EPR de nouvelle génération de Flamanville, où vient de se terminer le chargement du combustible, douze ans après la date initialement prévue, en raison des multiples déboires qu'a connu ce chantier.

"Il s'agit de voir dans les années qui viennent comment le lancement de cette réalisation des six EPR2 se réalise, le premier devant être réalisé à partir de 2035", a ajouté M. Le Maire.

Le gouvernement a d'ailleurs donné son feu vert à EDF pour engager les travaux préparatoires des deux futurs réacteurs de nouvelle génération EPR2 prévus à cette échéance sur la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime), selon un décret du 3 juin paru mercredi au Journal officiel.

Commentaires

Jean FLUCHERE

Il serait temps qu'il arrête de se prendre pour le PDG d'EDF.
Qu'il s'occupe de la dette et de rien d'autre.

Serge Rochain

De toutes les façons, Le Maire peut raconter n'importe quoi car il ne sait pas ce que sont supposé être ces EPR2, si ce n'est qu'ils ne seront pas des EPR dont la réputation conduit à dire que les nouveau seront différents car personne ne comprendrait qu'on refasse la même chose. Mais personne ne sait non plus ce qu'ils seront en dehors d'être "2". Il fallait surtout rapidement annoncer qu'ils seront mieux, couteront moins cher et plus facile à construire. Le temps de couler les fondations donnera celui d'en définir les spécifications, en esperant qu'elles conduiront a faire un engin "mieux" que les monstres de Flamanville, Olkiluoto, Hinkley Point, et la paire de chinois et surtout moins chers, et permettant de respecter les délais de construction.... Bref des spécifs qui seront connues avant que le béton des fondations ne soit sec à Penly, théatre d'un chantier gigantesque...mais vous avez bien noté opérationnel à PARTIR de 2035/2037, ceinture et bretelles.
Bonne soirée Monsieur Fluchère. Pendant que j'y suis, avez-vous remarqué que RTE a commencé à apprendre à réguler le suivi de charge en arrétant des parcs renouvelable quand la production est surabondante par rapport avec la consommation et que le Nuk ne change pas d'un poil, pas facile de naviguer entre les récif avec un porte container de 200 000 tonnes. On en est à la découverte de la souplesse des renouvelable.....on fait des progres.

Michel Belakhovsky

Le CNRS e Grenoble a conçu en 20 ans le MSFR (Molten Salts Fast Recator). Il est à présent la référence mondiale des "sels fondus". Il s'agit d'un réacteur de génération IV (fermeture du cycle de combustible).
Ma suggestion : plutôt que des EPR2, pourquoi ne pas prendre le pari (très raisonnable !) de développer ce type de réacteur, autour de 1 GWél ? Il pourrait être opérationnel à mon sens dans le même délai qu'annoncé pour les EPR2 (qui sont de 3ème génération).
La France a démarré trop timidement sur les sels fondus, avec 2 startup AMR de 40 MWél pour NAAREA (une petite ville) lancé dans le plan France 2030 et 70 MWél STELLARIA avec le CEA (une industrie, en place du charbon par ex.)
C'est un tél pari qui permettrait à notre pays (et l'UE) de prendre toute sa place dans le marchés mondial du nucléaire ....

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