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L'organisation les Amis de la Terre a accusé lundi la France d'"amorcer une bombe climatique" au Mozambique, où le groupe français Total développe un mégaprojet d'exploitation de gaz naturel.
"Les pouvoirs publics français se sont activés depuis plusieurs années pour que les industriels du gaz (...) et leurs banquiers profitent de l'eldorado gazier à 60 milliards de dollars au Mozambique, contribuant ainsi à enfoncer le pays dans la dépendance aux énergies fossiles", affirme les Amis de la Terre dans un rapport intitulé "De l'Eldorado gazier au chaos: Quand la France pousse le Mozambique dans le piège du gaz".
Le Mozambique a découvert au début des années 2010 de vastes réserves sous-marines au large de ses côtes nord. Estimées à 5 000 milliards de m3, elles doivent transformer un des pays les plus pauvres de la planète en un exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) de tout premier plan. Sur place, l'Américain ExxonMobil, le Français Total ou l'Italien ENI espèrent débuter l'exploitation d'ici 2022-2023. Total a prévu d'y investir 25 milliards de dollars.
"La France est bien décidée à assurer que cet eldorado gazier profite en premier lieu à ses multinationales, quitte à semer le chaos et amorcer une bombe climatique représentant sept années de ses émissions de gaz à effet de serre", affirme les Amis de la Terre dans son rapport publié lundi.
L'organisation accuse la France d'"enliser la planète entière un peu plus dans la crise climatique" avec l'exploitation future de ces hydrocarbures, source de pollution, et d'"attiser les tensions dans une région qui s'embrase".
Les réserves de gaz sont situées dans la province mozambicaine du Cabo Delgado (nord), théâtre depuis deux ans et demi d'une insurrection islamiste qui a fait au moins 1 100 morts, selon un décompte de l'ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled).
Les Amis de la Terre "somment les entreprises françaises impliquées" dans l'exploitation du gaz au Mozambique, notamment les banques privées Crédit agricole et la Société générale, ainsi que les industriels de l'énergie comme Total, "de se retirer" de ces projets.