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Après les stations-essence, les énergéticiens et les banques: les régulateurs britanniques appellent les entreprises à ne pas profiter de la hausse des cours de l'énergie ou des taux d'intérêt en pleine crise du pouvoir d'achat et vu l'inflation persistante.
Les énergéticiens "doivent tirer les leçons de la crise énergétique, à l'heure où le secteur devrait renouer avec les bénéfices après cinq années de pertes" grâce à la baisse des prix de gros sur les marchés internationaux, estime le gendarme britannique sectoriel, l'Ofgem, mardi dans un communiqué.
Pas question, prévient le régulateur, de voir les profits et les dividendes s'envoler sur le dos des consommateurs, surtout "après les milliards de livres" d'aides aux factures payées par le gouvernement lorsque les prix étaient au plus haut. L'Ofgem se dit prêt à intervenir.
De nombreux Britanniques sont touchés par une grave crise du coût de la vie, avec une inflation encore à 8,7% (sur un an) en mai, après s'être maintenue pendant des mois au-dessus de 10%, tirée notamment par les prix de l'énergie dans la foulée de la guerre en Ukraine.
Les énergéticiens doivent aussi donner la priorité à leur solidité financière, poursuit l'Ofgem, alors que le secteur a vu ces dernières années les faillites de fournisseurs s'enchaîner, terrassés par des prix de gros de l'énergie bien trop élevés par rapport aux tarifs qu'ils étaient autorisés à facturer.
Le gendarme des marchés britanniques, la FCA, a de son côté convoqué jeudi prochain les patrons des principales banques, face aux accusations de profits excessifs sur des taux plus faibles payés sur l'épargne, alors que les taux des crédits, notamment immobiliers, s'envolent à des records, a appris l'AFP mardi de source proche du dossier.
Les principales banques du pays avaient déjà accepté fin juin, à la demande du gouvernement, davantage de flexibilité sur les mensualités des prêts immobiliers, dans un pays où les taux sont surtout fixés sur 2 à 5 ans et donc régulièrement révisés - actuellement en forte hausse.
Lundi, Londres a accusé les distributeurs de carburants d'avoir pris les Britanniques pour des "vaches à lait" en gonflant leurs marges malgré le repli des cours de l'énergie sur les marchés, et a annoncé que le gouvernement forcerait les entreprises du secteur à publier leurs tarifs en temps réel pour favoriser la concurrence.
Sous pression pour faire baisser les prix, les principales chaînes de supermarchés britanniques, dont plusieurs sont aussi détaillants de carburants, ont assuré la semaine dernière devant une commission parlementaire faire tout leur possible pour aider les consommateurs.