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Les pays développés de l'OCDE doivent abandonner toutes les énergies fossiles d'ici 2040, et le reste du monde d'ici 2050, selon une réévaluation de climatologues réputés, qu'ils ont adressée vendredi au patron de l'ONU et à l'ONU Climat, en pleines négociations de la COP28.
Cette note, consultée par l'AFP, conclut à la nécessité d'adopter un tel calendrier, plus serré que prévu, si le monde veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, coeur des négociations qui se tiennent à Dubaï jusqu'au 12 décembre.
Le calendrier est le fruit des calculs de Johan Röckstrom, de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact du climat (PIK) en Allemagne, et de son homologue Pierre Friedlingstein, de l'Université d'Exeter en Angleterre, qu'ils ont envoyé vendredi au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et à l'ONU Climat.
Les deux climatologues fondent leurs conclusions sur les estimations par le Giec du "budget carbone" restant pour tenir la limite de 1,5°C, c'est-à-dire la quantité de gaz à effet de serre qu'il reste à émettre dans l'atmosphère pour provoquer un tel réchauffement.
"Savoir si nous atteindrons la neutralité carbone d'ici 2050 ou si nous nous contenterons seulement d'une très forte réduction" des énergies fossiles, "ne devrait pas être le coeur des débats" à la COP28, prévient Johan Rockström.
A Dubaï, "les discussions devraient porter sur des efforts sérieux et équitables pour commencer à mettre en oeuvre un plan de sortie", dit-il.
Selon la note, les pays de l'OCDE devraient abandonner le charbon d'ici 2030, suivis par le reste du monde d'ici 2040.
Pour le pétrole et le gaz, la sortie devrait intervenir en 2040 pour l'OCDE et 2050 pour les autres.
Mais même ce calendrier est potentiellement insuffisant, vu certaines estimations plus pessimistes du budget carbone restant, qui nécessiteraient une sortie totale des énergies fossiles pour l'OCDE d'ici 2030 et pour les autres d'ici 2040.
Un tel calendrier est improbable, prévu dans aucun des scénarios de la transition énergétique, même les plus optimistes.
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre, très majoritairement issues de la combustion des énergies fossiles, doivent diminuer d'environ 6 ou 7% par an et atteindre une réduction de moitié d'ici 2030 par rapport à aujourd'hui, rappellent les climatologues, en s'appuyant sur le Giec et l'Agence internationale de l'énergie.