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Le Turkménistan, pays reclus d'Asie centrale, a assuré vendredi œuvrer pour fermer les "portes de l'Enfer", cratère en feu d'où s'échappe depuis un demi-siècle du méthane, gaz à effet de serre responsable du changement climatique, selon les scientifiques.
Un cratère en feu formé en 1971
"Nous avons foré un puits à Darvaza pour capter le gaz", a déclaré vendredi le ministre du gaz Maksat Babaïev lors d'une conférence énergétique dans la capitale Achkhabad, référence à ce brasier de méthane d'environ 60 m de large situé au milieu des étendues désertiques de cette ex-république soviétique.
"Cela va permettre de réduire les émissions et nous prévoyons de forer un deuxième puits", a-t-il poursuivi, alors que le Turkménistan fait partie des plus importants émetteurs mondiaux de méthane.
Le cratère de Darvaza, surnommé "portes de l'Enfer", s'est formé en 1971, quand des scientifiques ont accidentellement percé une poche de gaz souterraine lors de forages à quelques 270 kilomètres au nord de la capitale Achkhabad.
Craignant que le cratère n'émette des gaz empoisonnés et pour assécher le gisement, les autorités soviétiques y avaient mis le feu, qui brûle depuis lors et relâche en continu du méthane.
Recordman du monde des fuites de méthane
Doté des quatrièmes réserves mondiales de gaz selon des estimations, le Turkménistan du président Serdar Berdymoukhamedov est l'un des pays les plus fermés au monde et ne laisse que peu d'informations filtrer.
Mais ces dernières années, d'importants progrès dans la surveillance satellitaire des émissions de méthane ont permis l'identification des sources d'émissions de méthane notamment au Turkménistan, recordman du monde des fuites de ce gaz, d'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Vendredi, le ministre Maksat Babaïev s'est félicité d'une baisse de 10% des émissions de méthane dans son pays entre 2020 et 2023, citant un rapport de Kayrros, société d'ingénierie environnementale basée à Paris et référence en la matière.
D'une durée de vie plus courte mais au pouvoir bien plus réchauffant que le CO2, le méthane est responsable d'environ 30% du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle, selon les chercheurs, et sa concentration dans l'atmosphère ne cesse d'augmenter.