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Le redémarrage ponctuel de la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) pour faire face à la vague de froid a été bloqué par les salariés, qui dénoncent la fermeture de leur site annoncé par EDF et l'absence de garanties sur leur avenir, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Une demande d'éléments « pour un avenir industriel au site de Cordemais »
Selon EDF, "les deux tranches de la centrale de Cordemais étaient prévues pour fonctionner en cette fin de semaine pour des raisons économiques, du fait de la vague de froid prévue en France", mais "le mouvement social en cours n'a pas permis d'engager les opérations de démarrage."
EDF, dont l'État français est l'unique actionnaire, avait annoncé fin septembre l'abandon du projet Ecocombust visant à convertir à la biomasse la centrale de Cordemais, qui cessera donc de produire de l'électricité à l'horizon 2027.
"Après deux mois sans aucune réponse à apporter aux questionnements des travailleurs du site, la direction décide de forcer le démarrage des tranches. (...) L'assemblée du personnel a répondu unanimement STOP!", écrivent dans un communiqué les syndicats du site (CGT, FO, CFE-CGC).
Le personnel "a décidé qu'aucun gramme de charbon ne sera consommé pour produire de l'électricité jusqu'à nouvel ordre", insiste le communiqué, appelant la direction à revenir "à la raison" et proposer "des éléments crédibles pour un avenir industriel au site de Cordemais".
Moins de 0,1% de la production électrique française en 2023
Le président Emmanuel Macron souhaitait que Cordemais, qui représente quelque 500 emplois localement - dont 340 emplois directs -, soit reconverti à la biomasse pour contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La centrale devait utiliser des granulés issus de déchets de bois, mais EDF a finalement estimé que ce projet n'était pas rentable.
L'activité qu'EDF projette désormais de substituer à la centrale, la fabrication de tuyaux de centrales nucléaires pour le compte de sa filiale Framatome, ne représenterait qu'une centaine d'emplois environ, pour monter jusqu'à 200 emplois à terme.
Interrogé par l'AFP, EDF souligne que la centrale thermique à charbon de Cordemais, la seule restant en France avec celle de Saint-Avold (Moselle) exploitée par GazelEnergie, "peut être amenée à produire de l'électricité ponctuellement durant les pointes de consommation pour quelques dizaines à centaines d'heures par an au maximum".
En 2023, Cordemais a ainsi représenté "moins de 0,1% de la production d'électricité française". Selon EDF, "des concertations sont en cours avec les organisations syndicales de Cordemais."