Le prix moyen du gaz augmente de 11,7% ce lundi, en pleine campagne électorale

  • AFP
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Le sujet a enflammé la campagne des législatives : à partir de lundi, la facture moyenne de gaz augmente de 11,7% pour des millions de Français, principalement à cause de la revalorisation des coûts d'entretien du réseau gazier.

Une hausse moyenne de 124 € de la facture annuelle

La hausse est annoncée depuis des mois mais sa mise en œuvre vient percuter le calendrier politique, à quelques jours de l'issue d'un scrutin législatif décisif, largement marqué par la question du pouvoir d'achat.

Après un répit de plusieurs mois, la facture moyenne annuelle de gaz va grimper de 124 euros, passant de 1 060 euros en juin à 1 184 euros au 1er juillet. Selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), gendarme du secteur, le "prix repère moyen" du kWh, qui avait tendance à baisser ces derniers mois, s'établira pour juillet à environ 13 centimes, une hausse de 11,7% par rapport à l'indice de juin (environ 11 cts/kWh).

Une hausse à relativiser selon la CRE: ce prix de juillet reste inférieur (-3,5%) à celui de janvier, qui avait acté la fin du bouclier tarifaire, le mécanisme de subventionnement lancé fin 2021 pour protéger les ménages de hausses trop importantes pendant la crise énergétique, alimentée par la reprise post-Covid et la guerre en Ukraine.

En outre, ce "prix repère" est "indicatif" et les fournisseurs restent "libres" de la répercuter ou non, souligne la CRE. Il est possible de faire jouer la concurrence en se référant par exemple au comparateur en ligne du Médiateur de l'énergie.

Selon ce dernier toutefois, "la grande majorité des consommateurs verra cette hausse répercutée sur leurs factures", soit la plupart des 10 millions de clients résidentiels raccordés à GRDF.

Forte revalorisation des coûts d'acheminement du gaz

Pourquoi cette hausse maintenant ? À cause d'un effet rebond des prix sur les marchés du gaz où s'approvisionnent les opérateurs et, surtout, en raison de la forte revalorisation pour 4 ans des coûts d'acheminement du gaz supportés par le gestionnaire du réseau de distribution GRDF.

Ce "péage", facturé aux fournisseurs et comptant pour le tiers de la facture, doit être majoré face à l'augmentation des dépenses d'entretien et de modernisation des infrastructures gazières, tout en permettant l'intégration du gaz vert dans les tuyaux. Et ce, d'autant qu'il devient plus difficile de répartir ces coûts alors que le nombre d'abonnés au gaz baisse: -197.000 entre fin 2022 et fin 2023, selon la CRE.

Autorité indépendante, la CRE avait annoncé la hausse de la facture de gaz dès février, avant d'en préciser les modalités le 10 juin, au lendemain des élections européennes et de la dissolution de l'Assemblée nationale. De quoi agiter les débats...

Les annonces politiques

Le RN a prévenu que sa première réforme s'il accède à Matignon serait d'annuler cette hausse, une mesure également prônée par le Nouveau front populaire.

"L'augmentation du prix du gaz est la preuve par A + B qu'il est indispensable d'accélérer notre transition énergétique", a commenté lundi le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, invité de France Inter.

Cette augmentation est "la preuve que le climato-scepticisme du Rassemblement national, son refus d'aller vers les énergies vertes, son incapacité à défendre le véhicule électrique (...) nous mettent pieds et poings liés avec les pays producteurs de gaz et de pétrole", a ajouté M. Le Maire.

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