- AFP
- parue le
L'imminence probable de droits de douane aux Etats-Unis fait tomber les cours du pétrole mercredi, et prolonge la dynamique de baisse entamée depuis l'investiture de Donald Trump à la Maison Blanche.
Interrogée mardi par la presse sur la question des droits de douane que Donald Trump menace d'appliquer aux produits en provenance de ses voisins en dépit de l'accord commercial qui les lie, la nouvelle porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt a confirmé la volonté du président américain de les appliquer dès le 1er février.
Dès samedi, des surtaxes de 25% pourraient ainsi s'appliquer aux produits venus du Mexique, mais aussi du Canada. Cela "suscite des inquiétudes quant aux effets d'entraînement potentiels sur la demande mondiale de matières premières", affirme John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Des taxes supplémentaires sur le pétrole risque de faire décroître la demande d'or noir, ce qui plombe les prix du baril de brut sur le marché pétrolier.
Les Etats-Unis sont le premier producteur de pétrole au monde, avec près de 13 millions de barils par jour qui sortent de terre, mais le pays reste dépendant de ses importations d'or noir, et en particulier de celles du Canada.
Le pays à la feuille d'érable est de loin le premier fournisseur étranger d'or noir des Etats-Unis, avec près de quatre millions de barils par jour exportés vers son voisin du Sud.
Vers 10H50 GMT (11H50 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, perdait 1,01% à 76,71 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, baisse de 0,98% à 73,05 dollars.
Par ailleurs, les opérateurs attendent la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) lundi prochain, à l'occasion d'un comité ministériel conjoint de suivi (JMMC).
La semaine dernière, Donald Trump a demandé au cartel, en visant notamment l'Arabie saoudite, de faire baisser les prix du pétrole en augmentant sa production.
"Il n'est pas certain que Trump trouve un levier pour mettre l'Arabie saoudite sous pression", estime Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.
Néanmoins, selon certains analystes, l'alliance pourrait être plus encline à ne pas repousser de nouveau la réintroduction des 2,2 millions de barils de coupes de production consenties par huit des pays membres (dont l'Arabie saoudite et la Russie), ce qui est un facteur supplémentaire de baisse des prix.
Selon le plan décidé lors de la dernière réunion de l'Opep+, la réintroduction de ce volume doit se faire de manière progressive, à partir d'avril 2025, à hauteur de 120.000 barils par mois pendant dix-huit mois.