Le prince héritier saoudien attendu à Bruxelles pour un sommet UE/Pays du Golfe

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Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et les dirigeants de plusieurs autres Etats du Golfe sont attendus mercredi à Bruxelles pour un sommet centré sur les moyens d'éviter "un embrasement général" au Moyen-Orient.

Ce sommet avec les leaders des pays de l'UE et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) - regroupant l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar - est une première dans la capitale européenne.

Outre les conflits en cours, notamment la guerre en Ukraine qui suscite des divergences de vues, la réunion doit aussi aborder les thèmes du commerce, de l'énergie et du changement climatique.

Mais les opérations militaires d'Israël à Gaza et au Liban, ainsi que le risque d'une guerre régionale plus large, seront "le sujet principal", selon des diplomates.

"Un réengagement saoudien sur le Liban est absolument nécessaire au règlement de cette question", a fait valoir une source européenne, alors qu'Israël intensifie depuis un mois ses frappes sur les bastions dans ce pays du mouvement islamiste libanais pro-iranien Hezbollah.

Outre les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, participeront également à la réunion animée conjointement par le président du Conseil européen, Charles Michel, et l'Emir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, président en exercice du CCG.

"Nous partageons les mêmes préoccupations concernant la paix et la sécurité dans l'ensemble de la région", a affirmé mardi soir Josep Borrell, avant un dîner de travail avec les ministres des affaires étrangères du CCG.

- Proximité avec l'Iran -

Ces discussions interviennent au moment où les attaques israéliennes se multiplient contre les militants du Hezbollah au Liban.

Depuis près d'un an, des tirs du Hezbollah ciblent régulièrement des positions israéliennes proches de la frontière libanaise. L'organisation chiite, soutenue par l'Iran, affirme agir en réponse à des violations israéliennes du territoire libanais.

Le Hezbollah a exprimé son soutien aux islamistes palestiniens du Hamas dans le contexte de l'opération militaire israélienne à Gaza, lancée en réaction à l'attaque sans précédent menée par ce mouvement contre Israël le 7 octobre 2023.

L'échange quasi quotidien de tirs à la frontière entre Israël et le Liban a entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes de part et d'autre.

L'UE a appelé à un cessez-le-feu au Liban et à Gaza.

Traditionnellement alliées des Occidentaux, les monarchies du Golfe se sont récemment rapprochées de l'Iran après des années de tensions avec leur géant voisin.

Elles ont appelé à plusieurs reprises à la création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël, certains jouant un rôle clé dans les négociations pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza.

Les Vingt-Sept cherchent par ailleurs à renforcer leurs liens économiques avec les six Etats du CCG. L'UE est le deuxième partenaire commercial des pays du CCG, mais les discussions sur un accord de libre-échange, lancées dans les années 1990, restent bloquées.

En toile de fond figure aussi la question des droits humains. L'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé l'UE à faire pression sur ses invités du jour pour obtenir des évolutions, notamment sur les droits des femmes, les droits du travail, la liberté d'expression et l'emprisonnement des opposants politiques.

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