Le pétrole rechute, l'effet Libye n'aura pas duré

  • AFP
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Les cours du pétrole ont trébuché mardi, le marché relativisant l'impact de la crise politique qui perturbe la production d'or noir en Libye.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a chuté de 2,31%, pour clôturer à 79,55 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui abandonné 2,44%, à 75,53 dollars.

"Le marché est nerveux, en particulier avec la situation à Gaza, et le potentiel d'un conflit régional avec l'Iran", a expliqué John Kilduff, d'Again Capital, pour justifier les variations brutales des cours.

Lundi, il s'est donc emballé après l'annonce de la fermeture de la quasi-totalité des infrastructures pétrolières de Libye sur fond de rivalité entre le gouvernement de Tripoli et celui de Benghazi, dans l'Est, non reconnu par la communauté internationale.

Le gouvernement de l'Est accuse le Premier ministre du gouvernement d'union nationale Abdelhamid Dbeibah de vouloir faire main basse sur la Banque centrale de Libye (BCL) pour en contrôler les flux financiers, tirés notamment du commerce de l'or noir.

La Libye a produit quelque 1,19 million de barils par jour en juillet, selon des chiffres de l'Agence internationale de l'énergie.

"Tout cela dure depuis si longtemps en Libye", a souligné John Kilduff, d'Again Capital. "La production est discontinue. Ca va, ça vient. Cela ne joue plus dans les équilibres mondiaux. Ils ont perdu de leur influence avec les années."

Depuis la mort du dictateur Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye est en proie au chaos et les installations pétrolières sont régulièrement contraintes de suspendre leurs activités.

"Je pense que le marché a surréagi", a estimé John Kilduff.

"Le pays dépend beaucoup des revenus tirés des exportations de pétrole, ce qui réduit le risque d'une réduction de longue durée", a fait valoir, dans une note, Barbara Lambrecht, de Commerzbank.

Le fléchissement du pétrole a aussi été encouragé par des propos du porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, selon lequel "il y a toujours du progrès" dans les discussions sur un possible cessez-le-feu à Gaza.

Le WTI est coincé, depuis plus d'un mois, dans un couloir entre 70 et 80 dollars le baril, à l'intérieur duquel il oscille.

Pour John Kilduff, "il essaye d'en sortir par le bas". "Si on a un accord sur Gaza, le marché est prêt à partir."

"La perception de la demande de matières premières s'est améliorée (ces derniers jours), mais la tendance reste au repli", a abondé, dans une note, Daniel Ghali, de TD Securities.

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