Le pétrole baisse, l'Opep anticipe une moindre croissance de la demande

  • AFP
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Les cours du pétrole fléchissaient mardi après une légère révision à la baisse des prévisions de croissance de la demande dans un rapport de l'Opep, tempéré par le risque géopolitique au Moyen-Orient.

Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, perdait 0,34% à 82,02 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, cédait 0,41%, à 78,14 dollars.

"Les estimations de la demande de pétrole ont été révisées à la baisse" dans le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), soulignent les analystes de DNB.

"Les prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2024 sont légèrement diminuées quelque 135.000 barils par jour" a indiqué lundi le cartel dans son rapport sur le marché pétrolier, principalement en raison des incertitudes qui touchent l'économie chinoise.

L'Opep table désormais sur une demande de 104,32 millions de barils par jour (mb/j) pour 2024, et de 106,11 mb/j pour 2025.

Même avec cette moindre anticipation, les analystes de DNB jugent que "les prévisions de l'Opep concernant la demande pour 2024 (...) sont beaucoup trop optimistes".

John Evans, analyste chez PVM Energy, rappelle cependant que le risque géopolitique, notamment "la situation au Moyen-Orient", reste au coeur des préoccupations des investisseurs.

L'Iran a rejeté mardi l'appel de pays occidentaux à renoncer à ses menaces contre Israël, affirmant qu'il ne demanderait pas "l'autorisation" de riposter contre son ennemi juré qu'il accuse d'avoir assassiné le chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh sur son sol.

Washington, qui a renforcé ces derniers jours sa présence militaire au Moyen-Orient, a indiqué prévoir "une série d'attaques conséquentes" pouvant intervenir dès "cette semaine" de la part de l'Iran et de ses alliés.

Dans ce contexte, "l'humeur sur les marchés pétroliers reste tendue, et s'ajoute l'incursion actuelle de l'Ukraine en Russie", poursuit M. Evans.

L'Ukraine a revendiqué lundi le contrôle de 1.000 kilomètres carrés de territoire russe dans la région frontalière de Koursk - 800 km2 d'après une analyse de l'AFP -, où ses forces sont toujours à l'offensive près d'une semaine après y avoir lancé une incursion armée.

L'incursion ukrainienne avait poussé lundi le contrat à terme du TTF néerlandais, la référence européenne du gaz naturel, jusqu'à 42,90 euros le mégawattheure (MWh), un plus haut prix depuis plus de huit mois.

La ville russe de Soudja, située à une dizaine de kilomètres de la frontière, abrite en effet un noeud de transit pour le gaz fournissant toujours l'Europe via l'Ukraine.

Le cours du gaz européen reprenait son souffle mardi, évoluant à 39,235 euros le MWh, l'approvisionnement se poursuivant pour le moment, d'après DNB.

"Cependant, tout dommage accidentel à l'infrastructure clé de la station de réception du gaz pourrait interrompre les livraisons", mettent en garde les analystes.

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