- AFP
- parue le
Le Mozambique s'est à nouveau engagé à sécuriser l'installation du mégaprojet gazier opéré par le groupe français Total dans le nord du pays, menacé par des attaques djihadistes, a annoncé mardi la présidence dans un communiqué.
Cette annonce fait suite à une rencontre la veille entre le président mozambicain Filipe Nyusi et le PDG de Total Patrick Pouyanné, pour discuter de la situation sécuritaire dans la région. "Il a été convenu qu'un plan de sécurité doit être établi pour assurer une mise en œuvre sans heurt du projet", selon le communiqué de la présidence. Lors de cette rencontre, le président mozambicain était notamment accompagné de son ministre de la Défense, Jaime Bessa Neto, et de son ministre de l'Intérieur, Amade Miquidade.
Début janvier, le géant français a évacué des employés du site encore en construction, après une série d'attaques djihadistes à seulement quelques kilomètres. La province du Cabo Delgado dans le nord, stratégique pour l'exploitation du gaz naturel, est en proie à une sanglante insurrection islamiste depuis plus de trois ans.
Mais depuis le mois de décembre, les attaques proches du site de la péninsule d'Afungi se sont multipliées, selon plusieurs sources sécuritaires à l'AFP. Et ce, malgré la présence de quelque 800 militaires dans la région. Jusqu'à présent, l'armée du pays s'est montrée incapable de combattre efficacement les groupes armés qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique et désignés localement sous le nom d'Al-Shabab" ("les jeunes", en arabe), qui terrorisent la région.
La semaine dernière, le président mozambicain a annoncé la nomination d'un nouveau chef d'état-major des armées, le général Eugenio Mussa, pour répondre à une intensification des attaques. Le conflit a fait 2 500 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l'ONG ACLED. Au total, 570 000 personnes ont fui les violences, selon le gouvernement.
Le projet Mozambique LNG représente un investissement total de 20 milliards de dollars. Total est l'opérateur du projet et en détient 26,5%. Le début de la production de gaz naturel liquéfié (GNL) est prévu en 2024.