Le groupe chinois BYD dégage un bénéfice semestriel en forte hausse malgré la guerre des prix

  • AFP
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Le constructeur automobile chinois BYD a annoncé mercredi un bénéfice net semestriel en progression de 24,4% sur un an, galvanisé par la forte demande en véhicules propres en Chine et en dépit d'une guerre des prix.

Généreuses subventions à l'achat

Le pays asiatique, principal émetteur mondial de gaz à effet de serre en valeur absolue, vise en 2035 des ventes automobiles majoritairement composées de véhicules électriques et hybrides.

De généreuses subventions à l'achat ont permis ces dernières années aux ventes de décoller, tandis que de nombreux constructeurs locaux innovants ont vu le jour pour accompagner cette transition sur le premier marché automobile mondial.

Ce contexte a été plus que favorable à BYD qui domine en Chine les ventes de véhicules dits "propres". Le groupe a dégagé au premier semestre un bénéfice net de 13,63 milliards de yuans (1,71 milliard d'euros), a indiqué le groupe, qui est le premier fabricant mondial sur le créneau de l'électrique.

Son chiffre d'affaires semestriel est lui aussi en forte progression sur un an (+15,7%) à 301,1 milliards de yuans (37,9 milliards d'euros). "La puissance de la marque", les économies d'échelle et "une maîtrise des coûts" de production, expliquent ces bonnes performances, selon BYD ("Build Your Dreams", construisez vos rêves).

En juillet, les modèles hybrides et 100% électriques ont représenté pour la première fois plus de la moitié des ventes d'automobiles en Chine, selon la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA). De généreuses subventions à l'achat ont permis à l'origine aux ventes de décoller. Mais le marché chinois semble aujourd'hui être arrivé à une forme de maturité.

Prix cassés au détriment de la rentabilité

Pour maintenir la cadence, les constructeurs locaux se sont lancés depuis l'an dernier dans une guerre des prix au détriment de leur rentabilité.

Le constructeur chinois XPeng, l'un des concurrents de Tesla et BYD en Chine, a annoncé plus tôt ce mois de nouvelles pertes trimestrielles. À la recherche d'autres débouchés, les marques chinoises mettent depuis ces dernières années le turbo à l'étranger, avec nombre de pays occidentaux qui s'inquiètent désormais de voir leurs marchés inondés de véhicules à prix cassés.

L'Union européenne (UE) a ainsi relevé en juillet ses surtaxes à l'encontre des véhicules électriques importés de Chine. A compter du mois d'octobre, elles pourront atteindre jusqu'à 36%. Bruxelles estime que leurs prix sont artificiellement bas du fait de subventions de l'Etat chinois, ce qui fausse la concurrence et nuit à la compétitivité des constructeurs européens.

BYD accélère son internationalisation

Plus radicaux, les États-Unis ont eux annoncé en mai le quadruplement des droits de douane (de 25% à 100%). Le Canada a lui averti lundi d'une surtaxe de 100% à compter du mois d'octobre, au nom d'une supposée "concurrence déloyale" des véhicules fabriqués en Chine.

BYD accélère malgré tout son internationalisation notamment en Europe où le groupe prévoit d'ouvrir une usine en Hongrie et une autre en Turquie. L'implantation de BYD en Turquie doit permettre au groupe d'accéder au marché européen en contournant les surtaxes de Bruxelles.

Spécialisé à l'origine dans la conception et la fabrication de batteries, BYD s'est diversifié dans l'automobile à partir de 2003. De nombreux constructeurs étrangers (Tesla, BMW, Mercedes, Audi, Toyota, Ford...) dépendent désormais de la firme pour leurs batteries.

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