Le géant norvégien Equinor plombé par le prix du gaz au 1er trimestre

  • AFP
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Le géant norvégien de l'énergie Equinor a accusé une chute de 46% de son bénéfice trimestriel, plombé par le reflux du prix du gaz.

Au premier trimestre, le bénéfice net ressort à 2,67 milliards de dollars contre 4,96 milliards à la même période de 2023, a annoncé le groupe jeudi. Ce recul est essentiellement dû à la diminution du prix du gaz aux Etats-Unis (-38%) et surtout en Europe (-55%).

Il y a un an, les cours étaient encore dopés par la crise énergétique provoquée par la reprise économique post-Covid et par la réduction des livraisons de gaz russe en Europe dans le sillage de la guerre en Ukraine. Les résultats publiés jeudi restent néanmoins sensiblement supérieurs à ceux qu'Equinor avait coutume de présenter avant 2021.

La production d'hydrocarbures du groupe a, elle, légèrement augmenté, à 2,164 millions de barils équivalent-pétrole par jour (Mbep/j) contre 2,130 Mbep/j.

Idem pour le cours du pétrole avec un baril Brent de la mer du Nord qui s'est renchéri de 2% sur un an.

Supérieure aux attentes des analystes, la production a bénéficié d'une montée en régime de Johan Sverdrup, gigantesque gisement de la mer du Nord, et de l'entrée en production de Breidablikk au coeur d'un imbroglio juridique.

En janvier, la justice norvégienne a donné raison à deux ONG de défense de l'environnement et jugé invalides les permis d'exploitation accordés à trois gisements, dont Breidablikk, faute d'étude d'impact climatique suffisante.

La production sur le gisement peut toutefois se poursuivre jusqu'à l'expiration du permis, fin 2024, de quoi donner le temps à Equinor et ses partenaires de remédier aux manquements selon des juristes.

A l'international, la production a été notamment tirée par les champs Vito dans le Golfe du Mexique et Buzzard au large du Royaume-Uni. Indicateur préféré d'Equinor, le résultat d'exploitation ajusté, qui gomme certains éléments exceptionnels, s'est quant à lui élevé à 7,53 milliards de dollars, en baisse de 37%.

Cela reste néanmoins supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 7,2 milliards, grâce en grande partie aux activités de négoce. En milieu de matinée, l'action s'adjugeait 2,86% à la Bourse d'Oslo. Le chiffre d'affaires a par ailleurs reculé de 14%, à 25,14 milliards de dollars.

Contrairement à certaines majors qui ont réduit leurs ambitions en la matière, Equinor reste jusqu'à présent fidèle à ses objectifs dans les énergies renouvelables -- même si sa production d'hydrocarbures devrait rester stable jusqu'en 2030.

En 2035, l'entreprise détenue à 67% par l'Etat norvégien prévoit de produire plus de 80 TWh d'énergie verte ou décarbonée. Au premier trimestre, elle en a produit 774 GWh, soit 48% de plus qu'un an plus tôt.

Au cours de la même période, elle a obtenu une revalorisation du prix de l'électricité qui doit être produite à compter de 2026 par Empire Wind 1, ferme géante d'éoliennes au large de New York.

Equinor en est devenu le seul propriétaire en janvier dans le cadre d'un échange d'actifs avec le britannique BP et doit maintenant prendre une décision d'investissement et trouver un nouveau partenaire. Sur l'année, le groupe table sur un doublement de sa production d'énergie renouvelable par rapport à 2023.

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