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Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a salué mercredi un engagement "concret" de l'Iran, après la mise en place par Téhéran de mesures pour stopper l'expansion de son stock d'uranium hautement enrichi. «»
"Je pense que c'est un pas concret dans la bonne direction", et ce "pour la première fois", a-t-il déclaré devant la presse, au premier jour du Conseil des gouverneurs de l'instance onusienne, à Vienne.
"Nous avons là un fait qui a été vérifié par nos inspecteurs", a-t-il ajouté, en allusion à la demande par les pays occidentaux d'actes, et non de paroles.
Selon un rapport de l'AIEA, ses experts ont pu constater sur les sites nucléaires de Natanz et Fordo "que l'Iran avait commencé à mettre en oeuvre des préparatifs visant à stopper l'augmentation de son stock d'uranium enrichi à 60%".
Ce seuil est proche des 90% nécessaires pour élaborer une bombe atomique. Téhéran conteste avoir de telles ambitions sur le plan militaire et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l'énergie.
Malgré ce gage de dernière minute, Paris, Berlin et Londres (E3), associés à Washington, ont déposé une résolution condamnant le manque de coopération de l'Iran en vue d'un vote probablement jeudi, selon des diplomates interrogés par l'AFP.
En cas d'adoption du texte, le gouvernement iranien a prévenu qu'il réagirait "en conséquence et de manière appropriée".
Dans ce contexte, Rafael Grossi a appelé devant les représentants des 35 Etats membres du Conseil "à la prudence" et à "éviter des escalades inutiles, en particulier dans une région qui a tant souffert".
Téhéran s'est progressivement désengagé de ses obligations nucléaires en représailles au retrait en 2018 des Etats-Unis du pacte international conclu trois ans plus tôt à Vienne.
Si M. Grossi a reconnu qu'il restait "beaucoup à faire" pour améliorer la coopération après des années de tensions, il a qualifié "d'important le fait que pour la première fois l'Iran prenne une direction différente (...) et dise OK, on arrête".
Selon lui, la République islamique n'a posé "aucune condition" mais il "ne peut exclure" qu'elle revienne sur son engagement si la résolution critique est votée.