- AFP
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Le géant pétrolier britannique BP a publié mardi un bénéfice en chute au troisième trimestre, à 206 millions de dollars contre 4,9 milliards un an plus tôt, affecté par la baisse des marges de raffinage, des ventes médiocres et des dépréciations d'actifs, dans un contexte de baisse des prix.
BP avait alerté dès le 11 octobre les investisseurs de son pessimisme sur ses performances du trimestre, surtout en comparaison des "très bons résultats" enregistrés sur la même période l'an passé.
Le groupe n'est guère plus positif pour le quatrième trimestre, disant s'attendre à ce que les marges de raffinage "restent faibles" et que la production "soit inférieure" à celle des trois derniers mois.
Le cours de BP à Londres vers 9H30 GMT est en baisse de 1,26%, témoignant du peu d'enthousiasme des investisseurs.
Commentant ces résultats, le PDG du groupe Murray Auchincloss a dit voir une "possibilité de croître tout au long de la décennie en privilégiant la valeur plutôt que le volume" dans le pétrole et le gaz, se projetant ainsi sur le plus long terme.
Il affirme aussi croire "profondément dans les possibilités offertes par la transition énergétique".
- "Peu stimulants" -
"Les résultats ont certes été légèrement supérieurs aux attentes après une annonce sombre de la société la semaine dernière", relève Danni Hewson, analyste chez AJ Bell.
"Mais il s'agit toujours des trois mois les plus difficiles que la société ait connus depuis la pandémie", ajoute-t-elle.
Ces performances sont jugés "peu stimulantes" par Keith Bowman, analyste de Interactive Investor, qui remarque que les gains de bénéfice de la division gaz ne compensent pas la baisse des opérations pétrolières.
"Dans l'ensemble, le contexte économique incertain, y compris les inquiétudes concernant la croissance de la Chine, continue de faire peser des incertitudes sur la demande" de pétrole, relève-t-il, même si "les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et l'éventualité d'une perturbation de l'approvisionnement soutiennent quelque peu les prix".
La dette de l'entreprise s'est par ailleurs creusée sur la période, toujours à cause des marges de raffinage plus faibles, mais aussi parce qu'elle a repoussé au quatrième trimestre l'inscription dans ses comptes d'un crédit d'environ un milliard de dollars lié à des cessions.
Elle s'affiche désormais à 24,3 milliards de dollars, contre 22,6 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre.
- "Epine dans le pied" -
"Les marges de raffinage continuent d'être une épine dans le pied de BP", souligne Derren Nathan, analyste chez, Hargreaves Lansdown, qui se montre cependant assez positif.
"BP tient bon", estime-t-il, notant une légère augmentation du dividende et le déblocage de 1,75 milliard de dollars pour acheter davantage de ses propres actions.
Le groupe "investit intelligemment, en poursuivant ses activités d'exploration et de développement de l'Azerbaïdjan et de l'Irak jusqu'au golfe du Mexique", considère-t-il.
Il adopte selon lui "une approche équilibrée de la transition énergétique, en continuant à ajouter de manière sélective de nouvelles sources de production tout en se concentrant sur les domaines les plus rentables".
Shell, concurrent et compatriote de BP, qui publiera ses résultats jeudi, a lui aussi prévenu d'une baisse de ses marges de raffinage au troisième trimestre.
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