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Projets autoroutiers, énergétiques, d'aménagement ou encore plans nitrates... Les plans et grands projets pèchent bien souvent en matière environnementale, déplore dans son bilan 2018 l'Autorité environnementale (AE), qui constate une dégradation de la situation.
Selon l'AE, autorité indépendante chargée de produire des avis, les projets soumis prennent rarement en compte les émissions de gaz à effet de serre (GES) ou la pollution atmosphérique générées par le chantier puis l'exploitation de l'infrastructure.
"Dans le domaine du bruit, les mesures de protection restent trop souvent définies a minima" et "la prise en compte de la biodiversité insuffisamment ambitieuse pour ralentir son érosion et la perte d'espaces naturels", ajoutent les membres de l'Autorité, dans l'éditorial ouvrant leur rapport annuel, publié mardi. Quant aux plans d'action nitrates, "au vu du 6e plan national et des 10 plans régionaux qui le complètent, ils ne démontrent pas en quoi ils sont susceptibles de réduire les concentrations dans les eaux souterraines et superficielles".
Les avis de l'AE "soulèvent régulièrement la question de la cohérence des projets présentés avec les grandes orientations" environnementales, qu'il s'agisse de lutte contre le réchauffement ou de freiner le grignotage des espaces naturels, remarque l'organisme.
"Le grand public se mobilise (sur le climat, ndlr), mais dans les dossiers que nous instruisons il n'y a quasiment aucune évaluation de l'impact des GES, ou ce n'est pas fait correctement", a relevé mardi le président de l'AE Philippe Ledenvic. Et ce que les porteurs de projets soient des acteurs privés (concessionnaires d'autoroutes par exemple) ou des collectivités.
Organe indépendant de 15 membres (ingénieurs, inspecteurs généraux de l'environnement, personnes qualifiées), l'AE, créée en 2009, a remis 107 avis en 2018, notamment sur des projets routiers et autoroutiers, ou énergétiques. Créées en 2016, les missions régionales d'Autorité environnementale (MRAE) ont produit 1 765 avis, deux fois plus qu'en 2017, ce qui pose la question de leurs moyens, souligne le bilan.