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Israël va cesser de fournir de l'électricité à la bande de Gaza, a annoncé dimanche le ministre de l'Énergie, Eli Cohen, une semaine après la suspension de l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien pour faire pression sur le Hamas.
Une unique ligne électrique entre Israël et Gaza
"Je viens de signer l'ordre d'arrêter immédiatement de fournir l'électricité à la bande de Gaza", a-t-il déclaré dans une courte vidéo.
L'unique ligne électrique entre Israël et Gaza alimente la principale usine de dessalement d'eau du territoire palestinien, qui dessert plus de 600 000 personnes.
Les Gazaouis dépendent principalement de panneaux solaires et de générateurs à essence pour s'approvisionner en électricité - le carburant entrant au compte-gouttes dans le territoire côtier.
"Nous allons utiliser tous les outils à notre disposition pour ramener tous les otages et assurer que le Hamas ne soit plus à Gaza le jour d'après" la guerre, a-t-il ajouté, alors qu'Israël et le mouvement islamiste palestinien s'accusent mutuellement de violer l'accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier.
Selon des médias israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a un plan de "pression maximale" pour contraindre le Hamas à accepter une prolongation de la première phase de la trêve, qui s'est achevée le 1er mars, aux conditions posées par Israël.
Selon M. Netanyahu, Israël a accepté un compromis américain prévoyant l'extension de cette première phase pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu'à la mi-avril.
Une composante du « plan enfer »
M. Netanyahu reproche au Hamas son refus de ce projet, et l'a menacé d'"autres conséquences" en cas de désaccord persistant. Les médias israéliens ont également rapporté que le système de pression élaboré par M. Netanyahu, baptisé "plan enfer", comprenait l'arrêt de l'approvisionnement en électricité.
Le Hamas souhaite mettre en œuvre les deux étapes restantes de l'accord de trêve initial arraché grâce à la médiation du Qatar avec l'aide des États-Unis et de l'Egypte.
Après l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, le ministre israélien de la Défense d'alors, Yoav Gallant, avait annoncé le 9 octobre qu'il imposait "un siège complet" à Gaza : "Pas d'électricité, pas d'eau, pas de gaz".
Depuis, la situation humanitaire pour les 2,4 millions d'habitants s'est considérablement dégradée, selon les ONG sur place. La connexion à l'usine de dessalement avait été coupée après le 7-Octobre, avant d'être reconnectée en juillet 2024. La station n'avait toutefois pu reprendre ses activités qu'en décembre, les lignes électriques étant trop endommagées par la guerre pour être à nouveau alimentées.