Hydrogène « vert » : le groupe américain Plug Power prévoit la construction de trois usines en Finlande

  • AFP
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Le groupe d'électrolyseurs américain Plug Power prévoit la construction de trois usines d'hydrogène vert en Finlande, pour décarboner l'industrie tout en s'intégrant dans la "dorsale" européenne en cours de constitution autour de 31 opérateurs de réseaux de transport de gaz du Vieux Continent.

Les trois usines seront bâties à Kokkola pour la fabrication d'ammoniac vert, à Kristinestad à proximité d'une ancienne usine de charbon pour la production de briquettes de fer réduit servant à la fabrication d'acier vert, et à Porvoo pour alimenter la mobilité locale et l'exportation vers l'Europe Occidentale, indique un communiqué de Plug Power.

Le groupe n'a pas dévoilé le montant total de l'investissement, mais son vice-président exécutif pour l'Europe Benjamin Haycraft a souligné que Plug aura investi "plus de 300 millions d'euros en Europe entre la mi-2021 et la mi-2023".

"Le marché européen de l'hydrogène vert a des fondamentaux extrêmement robustes" (...) et si tous les yeux sont tournés vers la péninsule ibérique où nous investissons aussi, nous croyons beaucoup à l'Europe du Nord, notamment la Finlande qui s'apprête à rejoindre le club fermé des pays dont le réseau de production d'électricité est décarbonée à plus de 90%", a dit M. Haycraft à l'AFP.

Pour produire de l'hydrogène vert sans émettre de CO2, il faut électrolyser l'eau (H2O), en séparant les molécules d'oxygène et celles d'hydrogène avec une électricité qui se doit d'être elle-même décarbonée, d'origine éolienne, solaire, hydroélectrique ou nucléaire, et non issue de combustibles fossiles comme le charbon ou le gaz.

Les trois usines équipées des électrolyseurs Plug produiront 850 tonnes d'hydrogène vert par jour, soit 2,2 gigawatts de capacité d'électrolyse d'ici la fin de la décennie, a indiqué le groupe américain. Soit "près de 5% du plan RePover EU qui vise à produire 10 millions de tonnes d'hydrogène renouvelable en Europe d'ici 2030", souligne le communiqué.

La décision finale d'investissement sera actée "d'ici 2025-2026", a-t-il précisé. Les sites devraient créer 1 000 emplois directs et plus de 3 000 emplois indirects, a souligné Plug.

Pour le financement, le groupe américain s'est associé à des partenaires industriels et financiers, notamment Hy2Gen, développeur de projets d'hydrogène renouvelable, d'ammoniac et d'e-carburants, soutenu par le fonds d'investissement dédié à l'hydrogène Hy24. Pour l'usine de réduction directe du minerai de fer à Kristinestad, Plug s'est associé à GravitHy, société industrielle dédiée à la décarbonation de l'acier qui a un projet équivalent à Fos-sur-Mer (France).

Commentaires

Daphné
J'en suis agacée: Depuis le temps qu'on insiste sur l'électrolyse de l'eau HTP a partir du nucléaire ou des barrages voire d'éoliennes, d'autant plus que nous produisons des électrolyseurs très performants. en France. Cette passivité est déplorable. Si les USA investissent c'est que c'est rentable pour eux comme pour nous. Et en même temps il faut aussi renforcer la production de piles à combustible performantes à MEP avec le graphène . Les Chinois ont commencé. C'est l'avenir! L'H2 ne sera pas plus cher que l'essence si on en produit vite abondamment en étendant rapidemment notre marché intérieur et extérieur pour remplacer les HC . C'est évident et les USA ont bien compris.
Thomas
Le problème c'est que nous devons utiliser une quantité phénoménale d'énergie pour produire les volumes nécessaires au fonctionnement de l'industrie européenne. On parle ici de centaines de TWh... L'Europe n'a pas la capacité de production suffisante pour le moment.
Marc Diedisheim
Pourquoi vous décrédibiliser en affirmant que H2 sera moins cher que l'essence ? A moins bien sûr que vous ne comptiez sur la fiscalité pour fausser (une fois de plus) gravement la réalité physique ?
Daphné
Quantité phénoménale d'énergie... c'est vrai , l'H2 n'est pas une énergie première mais... 2,2 GW pour 850000kg d'H2 /j c'est la puissance de 2 réacteurs nucléaires ... et nous devrions en avoir 56 qui fonctionnent. Nous produisons des électrolyseurs de plus en plus puissants, résistants mieux à la corrosion et rentables. Pour le coût de l'électriciité, on peut penser à la multiplicité des sources peu chères.: 1° l'hydraulique, la moins chère et le branchement d'électrolyseurs sur 400 de nos usines hydroélectriques ( 10 MW/u en moyenne) fonctionant pendant les heures creuses 5h./j donc une puissance d'environ 500 MW soit 4380 GWh ( à 0,020 E/kwh) 2° l'électrolyse branchée sur nos 56 réacteurs nucléaires ( env. I GW/u) pendant les heures creuses prolongée à 24 H. grâce aux tubes caloporteurs de sels liquides qui continueront à faire fonctionner les turbines.( à 0,04 E/ kwh). L'H2 pouvant être stocké, je pense qu'en répandant son utilisation , nous pourrions réduire nos importations de carburants fossiles ; l'essence et le gazol remplacés par l'H2 pour moteur thermique ou la pile à combustible à H2 pour moteur électrique, et le mélanger au GN à 20% dans les gazoducs pour un meilleur rendement et donc une moindre consommation. le tout réduirait nos factures d'importation de carburants fossiles donc permettrait un meilleur équiliibre commercial et réduirait encore plus nos émissions de GES. Le chiffre des investissements est incomplet dans l'article, un premier jet à 300 millions de $... comptons un milliard pour faire fonctionner 3 usines qui exporteront et assurer une partie de la mobilité. ... combien de milliards avant que ne fonctionne notre epr? (que par ailleurs il faut achever bien sûr) D'autre part le programme européen pour le lancement de nouvelles technologies FET Flagship offrait des aides substantielles pour les programmes de R&D dans les domaines de l'H2, le graohène et l'IA dont nous n'avons malheureusement pas assez profité contrairement à d'autres pays européens. Ces programmes devraient se clorent cette année sauf erreur.. .

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