Hausse des prix : le CSE d'EDF en campagne pour le retour d'un « service public » de l'électricité

  • AFP
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"Le retour au service public de l'énergie garantissant notre indépendance énergétique" : c'est l'une des demandes formulées par le comité social et économique central (CSEC) d'EDF dans une campagne lancée en pleine présidentielle, contre la flambée des prix de l'électricité.

Au centre de cette campagne, une pétition "pour dire non à la privatisation de l'électricité" et demander "un service public de l'énergie pour une maîtrise des prix", déjà signée mardi après-midi par quelque 110 000 personnes. "Il faut que les citoyens s'emparent de notre droit d'alerte pour imposer aux gouvernants de changer de modèle, puisque celui dans lequel on vit est à notre avis devenu totalement périmé", a déclaré lors d'une visioconférence Philippe Page le Mérour, secrétaire du CSEC d'EDF (CGT). Dénonçant une crise "structurelle et non conjoncturelle", il a formé le vœu que la France renationalise EDF et "sorte du marché de l'électricité qui aujourd'hui nous amène dans le mur".

Les élus du CSEC ont par ailleurs tiré à boulets rouges sur l'idée envisagée par le gouvernement de déplafonner le volume d'électricité nucléaire vendue à bas prix (42 euros du MWh au lieu de quelque 250 euros sur le marché actuellement) par EDF à ses concurrents dans le cadre du mécanisme baptisé Arenh ("accès régulé à l'électricité nucléaire historique"), qualifié de "poison" qui contribue à la dette d'EDF. Le volume a été bloqué à 100 térawattheures pour cette année, obligeant les fournisseurs alternatifs à aller chercher à prix d'or sur le marché le complément dont ils ont besoin.

"On considère que c'est s'enfoncer à nouveau dans un système mortifère pour EDF et pour l'État que de penser que c'est en déplafonnant l'Arenh de 100 à 130 (TWh), voire au-delà, qu'on trouverait des solutions", a-t-il déclaré, fustigeant une "concurrence non-libre et faussée" et une "spoliation du service public".

Enfin, concernant le projet de réorganisation d'EDF, initialement baptisé "Hercule" et ajourné au moins jusqu'à la fin du quinquennat Macron, le CSEC souhaite qu'il soit définitivement abandonné.

Pour appuyer le lancement de sa pétition, le CSEC lance dès mercredi une campagne d'affichage, relayée à compter du 19 janvier par des encarts dans la presse. Quelque 12 millions de personnes en France sont en situation de précarité énergétique, soit 5,6 millions de ménages qui vivent dans des passoires thermiques et/ou n'ont pas les moyens se chauffer correctement, estime la Fondation Abbé Pierre.

Commentaires

Fontaine
Mon soutien au CSEC d'EDF (CGT) est total. Bravo et merci,
DOMINIQUE PANI
Ca fait 30 ans qu'on dénonce la politique énergétique en France. Nous avons été ignoré au profit du capital. Les ménages Français vont en payer la note
Francis ENGEL
Comment comprendre la mécanique du marché de l'électricité en France, EDF étant obligé de vendre à bas coût 25% de sa production nucléaire, aux fournisseurs privés, afin que ces derniers puissent lui ravir des clients? On marche sur la tête. Il serait temps de nationaliser tout le secteur de l'énergie, que ce soit le gaz ou l'électricité, secteurs parmi d'autres de première nécessité
Eric
Tout mon soutien au CSE d'EDF dans cette démarche...
Zamur
Oh non, les syndicalistes voudrait encore commander l'organe de coupure de l'électricité. Nous nous souvenons encore des manifestations contre la loi Travail. Les syndicalistes en grève, donc hors de contrôle, se permettaient de manipuler les centrales nucléaires. Qui a dit "dangereux" ?
régis de Nimes
Les choix politiques de la droite et des sociaux démocrates ( libéralisation du secteur - retard pris dans la recherche nucléaire - traité de Maastricht - fin du monopole public - directive européenne etc...) ont été validés majoritairement par les électeurs...
Lecteur 27
On est bien loin ici de la libéralisation du secteur électrique ... On nationalise la hausse des prix de l'électricité en la faisant financer par notre entreprise nationale (la seule à produire de l'électricité en France, à peu de choses près) : l'Eytat exige d'EDF qu'elle finance cette hausse de prix en vendant à perte (à très grosse perte, dont le montant risque encore d'augmenter puisque les causes de cette hausse, au delà des erreurs de politique électrique nationale de ces 20 dernières années, se situent à l'étranger) deux fois plus d'électricité à ses 80 concurrents français (dont quasiment aucun ne produit de l'électricité, sauf des pouyièmes d'ENRI) ... On n,a je crois jamais vu ça: un Etat soi-disant "libéral" pour certains se faisant plus 'communiste' que jamais. Je crains que la boussole économico-industrielle de notre Président s'est affolée à la veille des élections présidentielles et qu'il détruit ici la plupart des idées saines qu'il avait assez courageusement mis en place. Au passage il confirme --ce que croient déjà les français-- que l'Etat est tout puissant et doit, au delà de la guerre et de la paix civile, les protéger contre de simple augmentations de prix. Trois mots de plus : tout cela au moment même où on se prépare en France à tenter (en dépit des résistances européennes inacceptables et illégitimes) de relancer un programme nucléaire pour les prochaines cinquante années - avec un EDF appauvri, humilié (à quand la démission de son chef) et au bord de la rupture. Les écolos ont gagné, les anti-nucléaires ont gagné, les profs d'économie peuvent aller se rhabiller - ils ne servent plus à rien-- et les hommes de progrès de notre pays peuvent le quitter sans espoir de retour.

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