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Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a souligné lundi à Sofia que Moscou attendait des "garanties" de l'Union européenne avant d'envisager un futur tracé vers l'ouest du gazoduc TurkStream destiné à relier la Russie à la Turquie via la mer Noire.
"Nous ne pourrons évoquer les prochaines étapes qu'après avoir obtenu des garanties fiables (...) de la Commission européenne que le projet ne sera pas annulé et qu'il n'y aura pas d'obstacles" à sa réalisation, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue bulgare Boïko Borissov.
Destiné à acheminer quelque 31,1 milliards de mètres cubes de gaz russe par an, ce gazoduc également appelé "Turkish Stream" est en cours d'achèvement et l'ouverture des vannes est prévue à la fin de l'année.
Mais la question d'une prolongation vers l'ouest -- pour le tracé de laquelle la Bulgarie et la Grèce sont en concurrence -- reste ouverte, Moscou ne cachant pas sa méfiance après l'échec du projet South Stream fin 2014.
D'une capacité deux fois plus importante que TurkStream, ce gazoduc devait relier la Russie à la Bulgarie en contournant l'Ukraine. Il avait été abandonné en raison de l'opposition de Bruxelles, sur fond de conflit russo-ukrainien.
"Nous devons nous souvenir de l'expérience désagréable qui a été la nôtre il y a quelques années et ne pas voir se renouveler l'expérience de South Stream", a souligné M. Medvedev.
M. Borissov a toutefois assuré que TurkStream ne susciterait pas d'opposition, et a fait valoir que son pays avait d'ores et déjà lancé un appel d'offres pour construire une conduite de 484 km de la frontière turque à la Serbie, pour 1,4 milliard d'euros.
"Notre décision a été coordonnée avec l'Union européenne", a-t-il souligné, relevant que, dans la mer Baltique, les projets similaires "North Stream 1 et 2 progressent".
Sofia espère voir transiter à terme "de 15 à 16 milliards de m3" de gaz russe par an, un volume qui devrait compenser l'arrêt des actuelles livraisons à la Turquie via l'Ukraine et la Bulgarie.
La Commission européenne exige le strict respect des règles de l'UE, notamment l'accès des gazoducs à des tiers, une condition qui devrait être remplie selon les promoteurs du projet.