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La Bulgarie a inauguré vendredi un nouveau gazoduc destiné à lui permettre d'augmenter sa capacité de transit vers la Turquie, et de pouvoir importer du gaz depuis ce pays si ses approvisionnements via l'Ukraine venaient une nouvelle fois à être compromis.
La Bulgarie, dont les approvisionnements en gaz dépendent entièrement de la Russie, avait été durement touchée par la crise gazière russo-ukrainienne de janvier 2009 et cherche depuis à sécuriser ses circuits d'approvisionnement.
La nouvelle section de 20 km, située dans le secteur de Lozenets (sud-est de Bulgarie), permettra d'augmenter de 1,7 milliard de m3 par an le transit vers la Turquie de gaz russe, jusqu'à présent plafonné à 13 milliards de m3, a annoncé le ministère bulgare de l'Énergie.
Son caractère réversible permettra aussi à la Bulgarie de diversifier le cas échéant ses fournisseurs et "de recevoir du gaz de Turquie, d'Azerbaïdjan, de Russie et du tout corridor gazier sud", a relevé le Premier ministre bulgare Boïko Borissov lors de l'inauguration.
En pratique, l'installation offrira la possibilité à la Bulgarie de bénéficier du gaz non-russe destiné à transiter par le futur Gazoduc transanatolien (Tanap).
Elle lui permettra également d'importer du gaz russe via le futur gazoduc Turkish Stream qui acheminera du gaz russe en Turquie en passant sous la Mer Noire, contournant l'Ukraine.
Sofia avait abandonné en 2014, sous la pression de Bruxelles et de Washington, le projet de gazoduc South Stream qui devait transporter du gaz russe vers l'Europe via la Mer Noire et la Bulgarie, en contournant également l'Ukraine.
Moscou a partiellement remplacé ce projet par Turkish Stream comprenant deux conduites d'une capacité de 15,75 milliards de mètres cubes de gaz chacune, dont la première doit entrer en service en 2019.
Important pays de transit de gaz russe, arrivant actuellement d'Ukraine, la Bulgarie souhaite conserver cette vocation après l'expiration en 2019 de l'accord de transit russo-ukrainien. Elle milite pour être directement desservie par la seconde conduite de Turkish Stream et prévoit à cette fin de construire un centre de distribution sur la Mer Noire.
Dans ses efforts pour sécuriser ses approvisionnements énergétiques, la Bulgarie a déjà interconnecté son réseau avec celui de la Roumanie fin 2016 et prévoit d'en faire autant avec la Serbie et la Grèce fin 2020.