Exploration : 61 milliards de dollars par an investis par l'industrie pétrogazière, selon une ONG

  • AFP
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La production d'hydrocarbures du secteur pétrogazier a atteint en 2023 son record absolu et il a investi en moyenne 61,1 milliards de dollars pendant 3 ans dans l'exploration de gisements, selon un rapport de l'ONG Urgewald.

Le rapport, publié mardi, est dévoilé au moment où le monde se retrouve à la COP29 de Bakou en Azerbaïdjan (11-22 novembre) avec un enjeu crucial: s'accorder sur un nouvel objectif d'aide financière que les pays développés doivent fournir au monde en développement pour assurer leur transition écologique et s'adapter au changement climatique.

Le secteur a dépensé annuellement en moyenne "61,1 milliards de dollars pour l'exploration", dans le gaz et le pétrole, une somme que l'ONG choisit de mettre en parallèle avec l'aide financière aux pays les plus vulnérables touchés par le réchauffement climatique: "les dirigeants mondiaux se sont engagés à verser la somme dérisoire de 702 millions de dollars" au fonds pour les "pertes et dommages" dans ces pays.

Le chiffre de 61,1 milliards de dollars en dépenses d'exploration correspond à une moyenne annuelle basée sur les trois dernières années (2022-2024), précise Urgewald qui publie sa base de données publiques (Global Oil & Gas Exit List 2024).

Basée sur des données des entreprises et de cabinets d'analyse spécialisés, cette "liste" recense 1.769 entreprises actives de l'industrie pétrogazière couvrant 95% de la production mondiale d'hydrocarbures, indique Urgewald.

"Les dirigeants mondiaux doivent faire payer les pollueurs et consacrer cet argent à une transition juste pour tous", a déclaré Tinaye Mabara, de la coalition Agape Earth, citée dans le rapport.

Créé lors de la COP28 à Dubaï, le fonds "Pertes et dommages" est destiné à soutenir ces pays face aux dévastations liées aux inondations et ouragans qui se multiplient sous l'effet du réchauffement climatique causé par les rejets des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz)

Désormais quasi-opérationnel, il s'apprête à débloquer ses premiers fonds en 2025, ont annoncé mardi à Bakou ses responsables. Il a reçu jusqu'à présent quelque 700 millions de dollars de promesses de dons de la part des pays riches (Allemagne, France, Émirats arabes unis, Danemark, etc.).

Alors que 2023 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée, souligne Urgewald, ces entreprises "ont produit 55,5 milliards de barils équivalent pétrole, soit la quantité la plus élevée depuis que nous les comptons" (2018, NDLR).

Le cabinet d'intelligence économique sur l'énergie Rystad Energy a calculé de son côté que la production pétrogazière avait atteint 60,8 milliards de barils, "ce qui, à l'époque, constituait un record absolu", a affirmé mardi à l'AFP un de ses porte-parole.

Selon Urgewald, 578 entreprises telles que Saudi Aramco, Qatar Energy, ExxonMobil, Petrobras et TotalEnergies, "ont annoncé leur intention d'exploiter 239,3 milliards de barils équivalent pétrole de nouvelles ressources au cours des sept prochaines années".

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