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Des opposants à la construction d'une ligne électrique à très haute tension entre la France et l'Espagne ont été expulsés jeudi d'une parcelle boisée qu'ils occupaient pour bloquer le chantier, a annoncé la préfecture des Landes.
Le tribune judiciaire de Dax saisi par RTE
Les gendarmes sont intervenus à la demande des autorités pour déloger des militants perchés dans des arbres sur la commune de Soorts-Hossegor, où passe le tracé de cette ligne de 400 000 volts.
D'un coût de plus de trois milliards d'euros, cette interconnexion à très haute tension (THT), édifiée par RTE et Red Eléctrica, doit relier sur 400 km deux postes électriques, l'un à proximité de Bordeaux et l'autre près de Bilbao en Espagne, le tracé étant partagé entre l'océan et la terre ferme.
Le recours à la force publique découle d'une ordonnance rendue par le tribunal judiciaire de Dax, saisi par RTE, interdisant à quiconque de pénétrer sur l'emprise des travaux, sous peine d'une astreinte de 1 000 euros par jour, explique la préfecture dans un communiqué.
"Cette occupation ne nous permettait pas de faire nos travaux (...), qui bénéficient de toutes les autorisations nécessaires, selon le planning prévu", a déclaré à l'AFP Jérôme Rieu, délégué de RTE pour le Sud-Ouest. "Les travaux se poursuivront dans un cadre légal tenant compte du caractère d'intérêt public majeur de ce chantier, qui contribue à la sécurité et à la transition énergétiques", ajoute la préfecture.
« Aucun risque pour la santé »
Les contestataires du projet, mobilisés depuis 2021, réclament une révision du tracé et tentent de retarder le plus possible l'avancée des travaux démarrés en novembre 2023. Une poignée d'entre eux s'étaient installés début janvier à cinq mètres de haut sur une plateforme en bois dans la pinède, où le tracé doit passer.
Lundi, non loin de là, des opposants avaient occupé le parking d'un supermarché où RTE doit enterrer des câbles qui passent dans des zones habitées et touristiques.
Au sein du collectif "Stop THT 40", des habitants militent pour que soit évaluée une troisième option : longer l'autoroute A63 jusqu'à la frontière espagnole. C'est ce que préconise le Conseil national de la protection de la nature (CNPN), qui a rendu en août 2022 un avis défavorable au tracé actuel.
RTE a répondu que c'était impossible en raison des ouvrages d'art sur cet axe routier entre Hendaye et Bilbao et assuré, sans convaincre les habitants inquiets de la proximité de cette ligne d'une puissance inédite, qu'elle ne présente "aucun risque pour la santé".