- AFP
- parue le
L'armée vénézuélienne s'est déclarée dimanche en "état d'alerte", après que Caracas a dénoncé un complot présumé qui prévoirait une attaque contre le groupe pétrolier américain ExxonMobil au Guyana pour l'attribuer au gouvernement de Nicolas Maduro.
« Une opération sous faux drapeau prévue pour attaquer la plateforme d'ExxonMobil »
Le différend concernant l'Essequibo, territoire de 160 000 km2 qui couvre les deux tiers de la superficie du Guyana, mais revendiqué par le Venezuela, a été ravivé lorsque ExxonMobil a découvert d'immenses réserves de pétrole en 2015.
Les forces armées vénézuéliennes ont affirmé dimanche leur "volonté de fer" de "répondre par des actions énergiques" à "toute menace pesant sur l'intégrité et la paix" de leur pays.
Ces déclarations font écho à celles de la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodríguez qui avait mis en garde samedi contre "une opération sous faux drapeau prévue pour attaquer la plateforme d'ExxonMobil" au large de l'Essequibo, afin de l'attribuer au Venezuela et "provoquer de la confusion et de générer une escalade de l'agression".
Le 27 mars, lors d'une visite à Georgetown, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio avait averti qu'il y aurait des "conséquences" si le Venezuela attaquait le Guyana, qui a récemment dénoncé l'incursion d'un navire militaire vénézuélien.
Les États-Unis accusés par Caracas
Samedi, Mme Rodriguez a accusé Marco Rubio d'être à l'origine du projet d'attaque, ainsi qu'Erik Prince, fondateur de la société de sécurité privée Blackwater (rebaptisée Academi puis absorbée par la société Constellis dans le cadre d'une fusion). Mme Rodríguez s'en est également pris aux dirigeants de l'opposition.
Caracas a organisé un référendum sur l'Essequibo en 2023 et a approuvé l'an dernier un projet de loi pour déclarer ce territoire 24e État du Venezuela.
Le Venezuela estime que l'accord de Genève signé en 1966 - avant l'indépendance du Guyana - jette les bases d'un règlement négocié hors de la Cour internationale de justice (CIJ) et soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777.
Le Guyana affirme pour sa part que le tracé de sa frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entériné en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris. Et demande à la CIJ de le ratifier.