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Elon Musk, charismatique patron de Tesla, SolarCity et SpaceX, a justifié mardi les énormes subventions reçues par ses entreprises: ces 4,9 milliards de dollars selon le Los Angeles Times, servent à accélérer la transition vers les énergies propres.
"Si je chassais les subventions, j'aurais opté pour l'industrie du pétrole et gaz", a-t-il insisté, sans avoir nié le montant avancé par le Los Angeles Times.
"L'humanité n'a pas d'autre choix que de passer aux énergies renouvelables", a-t-il expliqué dans une interview au Los Angeles Times, à la suite d'une enquête du quotidien qui détaillait une stratégie de l'entrepreneur. Il aurait choisi d'investir dans des industries à haut risque, de haute technologie avec des fonds gouvernementaux, dont le total reçu ou promis par diverses agences ou fonds fédéraux ou d'Etats américains.
Des porte-parole de Tesla n'ont pas répondu aux demandes de commentaires de l'AFP.
L'estimation du Los Angeles Times tenait compte de diverses incitations fiscales, de bourses, subventions pour construire des usines, ainsi que les rabais financés par le gouvernement ou les crédits d'impôts pour ceux qui achètent des panneaux solaires et des voitures électriques.
L'entrepreneur de 43 ans, né en Afrique du sud, estime que les aides gouvernementales reçues par Tesla et SolarCity ne représentent qu'une "misère" comparé aux subventions reçues par l'industrie pétrolière.
"Ce qui est remarquable avec mes entreprises est qu'elles ont du succès malgré des subventions minuscules comparé à nos concurrents", a martelé M. Musk.
A propos de sa société de technologie spatiale, SpaceX, il a parlé de "politique d'assurance" en cas de catastrophe écologique. Les navettes spatiales, selon lui, aideront à coloniser de nouvelles planètes.
Selon l'agence internationale de l'énergie (AIE) le secteur pétrolier et gazier bénéficie chaque année de 550 milliards de dollars de subventions publiques dans le monde, contre seulement 120 milliards de dollars pour les énergies renouvelables, y compris l'éolien, le solaire, les biocombustibles.
Si l'industrie des énergies propres est encore minuscule comparée à celle des hydrocarbures, le coût pour la société de la pollution engendrée par cette dernière est infiniment plus élevé, a jugé Elon Musk.
Il a aussi mis en avant les fonds gouvernementaux par les concurrents de ses entreprises: SpaceX a reçu des milliards de dollars de contrats gouvernementaux de lancement de navettes - et relativement peu d'aides - mais son rival United Launch Alliance, une coentreprise de Boeing et Lockheed Martin, reçoit 1 milliard de dollars de subventions pour ses dépenses opérationnelles par an même quand il ne lance pas de fusée.
Tesla est aussi en concurrence avec une industrie automobile très établie dont deux des trois principaux constructeurs, GM et Chrysler, ont échappé à la liquidation en 2008 et 2009 à coup de dizaines de milliards de dollars d'aides fédérales, a noté M. Musk.
Enfin, en réponse aux critiques sur le fait que Tesla n'est pas rentable malgré toutes les subventions, Elon Musk souligne que le constructeur de voitures électriques pourrait l'être "dès maintenant s'il se contentait d'une faible croissance et s'il ne visait qu'une clientèle haut-de-gamme" qui peut acheter à prix d'or des voitures de luxe électriques.
"Nous ne sommes pas bénéficiaires parce que nous faisons des investissements massifs pour créer une voiture électrique abordable à long rayon d'action".