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Les tarifs réglementés de l'électricité pourraient augmenter de 4% au maximum en février, a indiqué lundi le président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui a évoqué des pistes pour "éviter une hausse trop forte".
"Au maximum ça fera 4%", a déclaré Jean-François Carenco, tout en précisant que "ça dépend des prix de marché". Les cours de l'électricité sont en effet actuellement plus bas qu'il y a un an sur le marché de gros, mais pourraient très bien remonter.
Le gouvernement a prévenu début octobre qu'il n'allait pas relever dans l'immédiat le plafond d'accès des concurrents d'EDF à une électricité nucléaire à bon marché - ce qui est pourtant rendu possible par la nouvelle loi énergie climat - une décision qui risque d'entraîner une hausse des factures de courant.
La CRE étudie d'"autres moyens pour éviter une hausse trop forte", a indiqué M. Carenco.
Le premier levier porte sur les certificats d'économie d'énergie (CEE), un dispositif complexe qui oblige les fournisseurs d'énergie à financer des actions d'économies (rénovation des bâtiments, changement de chaudières...). Son coût est répercuté in fine sur les factures d'énergie des consommateurs.
Un second levier porte sur un changement dans la prise en compte du prix des achats sur le marché par les énergéticiens alternatifs - pour la partie qu'ils auraient voulu acheter à EDF à bon marché mais qu'ils doivent finalement acheter sur le marché de gros, plus cher. "On réfléchit à un système où on dit qu'on ne prend pas le prix spot (au comptant, NDLR) de décembre mais un système lissé du 15 octobre au 25 décembre", a expliqué M. Carenco.
Les tarifs réglementés avaient augmenté de 5,9% au 1er juin, puis de 1,23% au 1er août. La hausse de juin avait été proposée par la CRE en février mais appliquée avec retard par le gouvernement, un décalage qui devra faire l'objet d'un rattrapage. Le président de la CRE a ajouté qu'il pourrait en théorie ne pas décider de hausse de tarif avant août 2020. Il y a "éventuellement une autre solution, qui est de dire on ne fait rien (...). Je pourrais dire on ne fait pas d'augmentation, point barre", a-t-il fait valoir.
En effet, une seule évolution tarifaire par an est obligatoire et le prochain rendez-vous est fixé en août. Mais cette solution aurait deux inconvénients: "on ne couvre pas les coûts", et en août "la marche (à franchir) sera d'autant plus élevée".