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Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a jugé mercredi "nécessaire" la réorganisation de l'entreprise, qui doit toutefois rester "un groupe public intégré".
"Cette réforme Hercule est nécessaire parce que notre développement, notre croissance, nos investissements sont gravement entravés par le niveau de la dette que nous avons accumulée depuis des années, du fait de la régulation que nous appelons l'Arenh", a-t-il dit devant la Commission des affaires économiques du Sénat.
Ce mécanisme, baptisé "accès régulé à l'énergie nucléaire historique", oblige EDF à vendre une partie de son électricité à ses concurrents à un prix fixe et bon marché, qui n'a pas été revu depuis 10 ans. Sa réforme est soumise à des discussions avec la Commission européenne. L'Arenh est un "poison" qui a conduit au surendettement d'EDF et sa disparition est "l'objectif numéro 1 de la réforme", a expliqué M. Lévy.
Le projet Hercule doit encore donner au groupe les moyens de se développer, notamment dans la transition énergétique. EDF vise aujourd'hui 50 gigawatts (GW) de capacités renouvelables à l'horizon 2030 et pourrait avec la réforme "viser un doublement" à 100 GW, selon son PDG.
Hercule permettrait enfin de régler un vieux contentieux avec Bruxelles, qui juge EDF en position dominante sur les concessions hydroélectriques, a-t-il avancé. "La Commission n'aime pas beaucoup EDF", a regretté M. Lévy.
Selon le schéma actuel, la réorganisation se traduirait par la création d'une entreprise publique (EDF bleu) avec les centrales nucléaires et le réseau de transport, qui contrôlerait aussi une "quasi-régie" regroupant les barrages hydroélectriques. Une autre entité (EDF vert) réunirait les activités commerciales, la distribution d'électricité et les énergies renouvelables. Elle serait cotée en Bourse.
Ce projet suscite l'inquiétude de l'opposition et des syndicats, qui se mobilisent d'ailleurs mercredi avec un rassemblement autour de l'Assemblée nationale. "Ma conviction, c'est que nous pouvons faire une réforme, cette réforme, en conservant un groupe intégré. C'est un point essentiel, incontournable, et aussi un groupe ambitieux", a déclaré Jean-Bernard Lévy. "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré", a-t-il insisté.