- AFP
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L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la Russie ont estimé mardi que la centrale nucléaire Zaporijjia, occupée par Moscou, n'était pas menacée après la destruction partielle d'un barrage hydroélectrique, l'Ukraine affirmant au contraire l'existence d'un risque croissant de catastrophe.
La Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement d'avoir fait exploser le barrage de Kakhova sur le fleuve Dniepr, dans la partie occupée par la Russie de la région ukrainienne de Kherson. "Il n'y a pas de danger nucléaire immédiat", a affirmé sur Twitter l'AIEA dont les experts présents sur le site "surveillent de près la situation".
La centrale, située à 150 km en amont du barrage de Kakhova qui a été au moins partiellement détruit dans la nuit de lundi à mardi, utilise l'eau du fleuve Dniepr pour refroidir le combustible des cœurs des réacteurs.
La direction de la centrale, installée par l'occupation russe, a elle aussi assuré que la situation était sous contrôle.
"À l'heure actuelle, il n'y a pas de menace pour la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Cinq blocs sont arrêtés à froid, l'un est à l'arrêt à chaud. Le niveau de l'eau du bassin de refroidissement n'a pas changé", a indiqué sur Telegram le directeur, Iouri Tchernitchouk.
Selon lui, l'eau de refroidissement n'a pas "de contact direct avec l'environnement et l'eau du réservoir de Kakhovka" et le système de refroidissement peut être rempli avec l'eau du réservoir du barrage mais aussi par "plusieurs sources alternatives".
De leur côté, les autorités ukrainiennes se sont montrées plus alarmistes.
"Le monde se retrouve une fois de plus au bord d'une catastrophe nucléaire, car la centrale nucléaire de Zaporijjia a perdu sa source de refroidissement. Et ce danger augmente désormais rapidement", a déploré le conseiller à la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak, dans un message adressé à des journalistes.
De son côté, l'opérateur ukrainien du nucléaire, Energoatom, a indiqué que le niveau de l'eau du réservoir de Kakhova "baisse rapidement ce qui est une menace de plus pour la centrale nucléaire temporairement occupée de Zaporijjia".
À l'heure actuelle, selon cette source, le niveau du bassin de refroidissement est toutefois "suffisant pour les besoins de la centrale".