Des milliers de lobbyistes des énergies fossiles ont participé aux COP depuis 2003

  • AFP
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L'ONU Climat a accordé au moins 7 200 accréditations à des personnes ouvertement affiliées au monde des énergies fossiles pour assister aux négociations sur le changement climatique (COP) ces vingt dernières années, révèle mardi une coalition d'ONG.

Cette analyse est publiée à une dizaine de jours de l'ouverture de la COP28, organisée à Dubaï et présidée par Sultan Al Jaber, aussi patron d'ADNOC, compagnie pétrolière nationale des Emirats. Un choix controversé, certains défendant l'intérêt d'inclure les producteurs d'énergies fossiles aux discussions visant à en réduire l'utilisation, d'autres dénonçant le lobbyisme actif des pétrogaziers pour limiter les avancées des négociations.

Selon une analyse des listes officielles des participants aux COP depuis 2003 menée par la coalition "Kick big polluters out" (littéralement, "mettez les gros pollueurs à la porte"), sur ces 7.200 accréditations accordées à des personnes affiliées aux énergies fossiles au fil des ans, 945 étaient directement destinées à des employés d'entreprises pétrogazières.

Selon les ONG, 267 accréditations ont été attribuées aux cinq "géants" ExxonMobil, Chevron, Shell, BP and TotalEnergies, parfois sous couvert d'appartenir à une délégation nationale ou aux effectifs d'une ONG.

Des personnes accréditées par des "organisations professionnelles représentant les plus gros pollueurs des énergies fossiles ont pu accéder au moins 6.581 fois à une COP" traditionnellement dans le but de faire du lobbyisme pour ces énergies, ajoute la coalition dans un communiqué.

Les trois dernières COP ont rassemblé environ 22 000 personnes à Madrid, 38.000 à Glasgow et 49.000 à Charm el-Cheikh. Avant la COP21, le nombre de participants s'établissait en général entre 5.000 et 11.000, COP15 exceptée (27.700).

Jusqu'à cette année, l'ONU ne rendait pas obligatoire de renseigner son "affiliation" et la relation précise, y compris financière, avec l'entité grâce à laquelle l'accréditation était demandée. Ce qui rendait la détection des lobbyistes plus compliquée et fait dire à la coalition d'ONG que son décompte n'est sûrement que "la partie émergée de l'iceberg".

Par ailleurs, "la présence de lobbyistes aux COP ne s'arrête pas à l'industrie des énergies fossiles. D'autres industries qui contribuent aussi à la crise climatique comme la finance, l'industrie agroalimentaire, les transports sont aussi présents et ne sont pas inclus dans cette analyse", peut-on lire dans le communiqué.

"La société civile surveillera de près si la COP28 s'avère être accueillante aux énergies fossiles ou met la priorité sur les populations et la planète", concluent les ONG.

Commentaires

Albatros
C'est vrai qu'on devrait rester bien peinards entre soi, ONG et Mélenchonistes de l'AFP, pour refaire le monde sans tous ces salauds. Ah oui, on a tout de même besoin de leur pognon et d'un peu de kérozène pour aller se goberger. 28 ans que ça dure ! Bravo !

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