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Le projet international de fusion nucléaire Iter, qui vise à révolutionner la production d'énergie, va devoir réparer plusieurs pièces essentielles qui présentent un défaut, avec comme conséquence des retards dont la durée reste à déterminer, a indiqué son directeur général.
"Nous avons deux problèmes," a expliqué jeudi à l'AFP Pietro Barabaschi, nouveau directeur général - désigné en septembre - de ce projet international de recherche qui rassemble sept partenaires: Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Inde, Japon, Russie et Union européenne.
Tout d'abord, des écarts pouvant aller jusqu'à deux centimètres ont été découverts sur des parties qui doivent être soudées entre elles pour former la "chambre à vide", gigantesque boucle en forme de chambre à air où se produira la réaction de fusion.
Trois de ces "secteurs", déjà arrivés sur le site d'Iter, à Saint-Paul-les-Durance, en Provence (sud de la France) sont concernés. L'un d'eux a même déjà été installé dans la fosse dans laquelle doit avoir lieu l'expérience et devra en être retiré.
Deuxième défaut relevé, des traces de corrosion sur les "écrans thermiques" qui doivent protéger de la très forte chaleur émise lors de la fusion. Ce qui pourrait aboutir à des fuites de l'hélium utilisé dans le circuit de refroidissement.
Ces réparations vont retarder le projet. "Ca n'est pas un processus qui prend des semaines, mais des mois, voire quelques années", a expliqué M. Barabaschi, qui doit élaborer d'ici la fin de l'année un nouveau calendrier des opérations.
D'ores et déjà, la date de première production de plasma, indispensable à la fusion, initialement prévue pour 2025, ne pourra être tenue, a-t-il indiqué.
Ces incidents auront également un impact financier. "Nous devons refaire nos plans pour minimiser les coûts supplémentaires," reconnaît M. Barabaschi, sans faire de chiffrage précis à ce stade.
L'élaboration et la mise en oeuvre de ce nouveau calendrier seront scrutées par l'Autorité de sûreté nucléaire française, qui a pointé "un défaut de culture de sûreté" lors de ses inspections d'Iter, a indiqué à l'AFP Bastien Lauras, chef de la division de l'ASN Marseille.
L'autorité administrative indépendante "considère qu'Iter n'a pas pris la mesure suffisante pour traiter ces écarts (sur les points de soudure) au bon moment et notamment pour éviter qu'ils se reproduisent dans les +secteurs+ encore en cours de construction", a-t-il regretté.