Déchets radioactifs : prochaine étape début 2025 pour le projet Cigeo

  • AFP
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Cigeo, le projet français d'enfouissement des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire, devrait connaître vers le début de 2025 une nouvelle étape, avec la publication de son évaluation de sûreté, a-t-on appris mardi auprès de l'Andra, l'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs.

Le projet, qui vise à enfouir à 500 m sous terre, dans la Meuse, les déchets les plus actifs et de longue durée, fait l'objet d'une demande d'autorisation de création auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dont la réponse est attendue vers 2028 estime l'Andra.

Cette instruction vient de franchir une première étape, le groupe permanent d'experts de l'ASN jugeant, selon une note sur son site, que "l'Andra a acquis une base solide de connaissances relatives au site, aux composants du système de stockage et aux inventaires de colis de déchets".

"L'ASN et l'IRSN (l'institut expert de la sûreté nucléaire, NDLR) ont jugé ces +données d'entrée+ suffisantes pour continuer l'instruction, confirmant la qualité des travaux menés" depuis 30 ans, a commenté mardi Sébastien Crombez, directeur de la sûreté, de l'environnement et de la stratégie filières à l'Andra.

En particulier, l'ASN juge "les analyses géotechniques et hydrogéologiques globalement satisfaisantes", mais "la définition des aléas météorologiques doit être complétée afin de mieux tenir compte de l'incidence du changement climatique sur les installations". Le gendarme du nucléaire constate aussi que le programme d'essais prévu durant la phase industrielle pilote est encore "à un stade préliminaire".

Dans son rapport d'expertise, l'IRSN relevait en outre la nécessité de nouvelles études pour s'assurer que Cigeo pourrait accueillir les déchets issus notamment de futurs réacteurs envisagés par l'Etat mais non encore confirmés.

A ce stade, l'ASN relève "l'adaptabilité de Cigéo" pour les déchets du parc actuel de réacteurs (prolongés jusqu'à 60 ans) et des six futurs EPR2 annoncés. En revanche, il faudra "de futures études d'adaptabilité" si l'Etat choisit d'aller au-delà, comme Emmanuel Macron l'a laissé entendre.

"Nous sommes conscients qu'il faut poursuivre les réflexions", a dit M. Crombez à l'AFP.

Début 2025, ASN et IRSN, réunis en une entité unique, devraient ensuite se prononcer sur le sujet de "la sûreté en phase d'exploitation", indique le responsable de l'Andra.

"On entre dans le coeur du sujet", souligne-t-il, en relevant que certains aspects font l'objet "d'attention particulière", par exemple le traitement des déchets bitumés, des boues radioactives dans le passé conditionnées dans du bitume et posant des problèmes, connus, d'inflammabilité.

"Nous avons confiance dans les mesures que nous avons prises", assure M. Crombez.

Lancé en 1991, ce projet, très contesté par des collectifs écologistes, vise à enfouir au moins 83.000 m3 de déchets, à partir de 2035-2040, la zone des déchets de "haute activité" entrant en exploitation en 2080-90.

Le site est à l'état expérimental, avec un laboratoire creusé à 500 m de profondeur depuis une vingtaine d'années. En cas de feu vert, la construction démarrerait vers 2027.

Commentaires

Serge Rochain

Il n'y aura jamais de CIGEO assez grand pour contenir le fruit de notre bêtise.

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