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Une centaine d'élus du Congrès américain et du Parlement européen ont appelé mardi au retrait de la nomination d'un patron issu de l'industrie pétrolière pour présider la prochaine COP28 à Dubaï.
"Nous vous exhortons à faire pression pour que les Émirats arabes unis renoncent à la nomination de Sultan al-Jaber", écrivent-ils, faisant part de leur "profonde inquiétude".
La missive est adressée au président américain Joe Biden, à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU Climat, en est également destinataire.
La nomination du ministre émirati de l'Industrie et patron du géant pétrolier ADNOC pour présider la conférence de l'ONU sur le climat prévue fin 2023 avait déjà été vivement critiquée en janvier par une centaine d'ONG.
Dans leur missive, les élus demandent également de limiter "l'influence des industries polluantes" dans ces réunions climatiques, déplorant une proéminence des lobbys. "Nous ne pouvons pas laisser des intérêts particuliers créer davantage d'obstacles dans la course contre le changement climatique", a plaidé Sheldon Whitehouse, l'un des sénateurs américains les plus engagés sur les questions climatiques, sur Twitter.
À Bruxelles, cette lettre a été signée par 99 députés écologistes, de gauche et de centre-gauche.
Interrogé par l'AFP en avril, M. Al-Jaber s'était défendu en rappelant qu'il était aussi le fondateur de Masdar, géant national émirati spécialisé dans les énergies renouvelables, et il avait assuré que son pays travaillait à sa transition énergétique depuis "plus de vingt ans".
Le quadragénaire a pris le rôle de PDG d'ADNOC en ayant pour "mandat" d'œuvrer à sa "décarbonation", a réagi mardi un porte-parole de la COP28, soulignant que le ministre émirati avait déjà participé à onze COP. Selon ce porte-parole, son "expérience en tant qu'ingénieur" et que "dirigeant industriel" est un "atout" pour la COP28.