Climat : la technologie ne peut pas tout, met en garde l'Académie des technologies dans un nouveau rapport

  • AFP
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"La technologie ne suffira pas à résoudre le problème du réchauffement climatique, ni maintenant ni en 2050": sans devenir décroissante, l'Académie française des technologies, présidée par l'ancien patron de Thalès et d'Airbus, publie mardi un rapport détonant qui prône la "sobriété".

Des voitures électriques au captage et stockage du CO2, en passant par les éoliennes ou l'hydrogène, "les technologies sont indispensables pour relever les défis auxquels fait face l'humanité", déclare le président de cette Académie, Denis Ranque, au cours d'un bref entretien téléphonique avec l'AFP.

"Mais elles ne suffiront pas, car les échelles de temps sont trop rapides, il faut aussi une bonne dose de sobriété, de réduction des besoins à leur juste nécessaire pour consommer moins de ressources", ajoute-t-il, reprenant à son tour le discours des grandes organisations écologistes et de défense du climat.

Au niveau individuel, "cela veut dire réduire la température chez soi par exemple", mais "les actes individuels de sobriété ne suffiront pas", et l'Europe et la France "ont aussi absolument besoin d'un levier collectif" qui passe par "des infrastructures", plaide-t-il.

Pour réduire les émissions de CO2, "il est très efficace et sobre à la fois de laisser sa voiture au garage afin d'emprunter les transports en commun: encore faut-il qu'ils existent!", ajoute celui qui a fait sa carrière au sein du groupe Thomson-CSF, devenu Thalès, qu'il a dirigé de 1998 à 2009, avant de devenir président du conseil d'administration d'Airbus de 2013 à 2020.

Le rapport diffusé mardi, issu d'un travail de six mois, donne les conclusions d'une Académie composée "pour moitié d'universitaires et de chercheurs, et pour moitié du monde industriel", précise M. Ranque.

"Nous avons collectivement économisé de l'énergie durant l'hiver 2022-23 mais nous allons devoir continuer à le faire l'hiver prochain et les suivants pour parvenir aux ambitions européennes de baisser nos émissions à zéro en 2050". "Il y a du chemin à parcourir car les premiers 10% d'économie sont les plus faciles à réaliser", ajoute-t-il.

À l'image du rapport de la Cour des Comptes de l'Union européenne publié lundi, il juge que l'objectif européen de réduction de 55% des émissions de CO2 en 2030 par rapport à 2019 "n'est pas réalisable" car trop ambitieux et trop rapide.

"Ce n'est pas pour cela qu'il faut abandonner car, pour réaliser les objectifs longue distance, il faut préparer le terrain maintenant" dit-il, et notamment "prendre à contrepied la société de consommation dans laquelle nous vivons depuis l'après-guerre".

Commentaires

Rochain Serge
OUI, RIEN ne va suffire..... surtout si on passe son temps à se le répéter plutôt que d'agir massivement sur tous les fronts et surtout sur ceux que l'on peut mettre en oeuvre rapidement ! Mais on préfére tirer des plans sur la comète en prométtant les premiers résultats pour de 15 ans si tout va bien ! C'est toujours impossible de changer ses habitudes, surtout quand ceux qui disent ce qu'il faut faire n'ont vécus, et bien vécus, que dans ce qu'il ne fallait justement pas faire !
Blaizot
Oui tout à fait Comme on dit dans nos campagnes « En grand diseur se trouve petit faiseur. » Mais bon les derniers convertis deviennent souvent les plus ardents fondamentalistes
ppcqa
Réduire les besoins, consommer moins... Peut on expliquer en quoi la sobriété (que tout le monde appelle de ses vœux) est différente de la décroissance (arrière la bête hideuse !) ?
Hervé MOULINIER
Par exemple si vous faire durez vos biens d'équipement (voiture, vêtements, informatique, etc) plus longtemps cela fait partie de la sobriété, sans nécessairement générer de la décroissance si vous rémunérez mieux le fruit du travail, le recyclage, si vous payez le carbone et le respect de l'environnement à un prix plus élevé. Par ailleurs même si ce n'était pas le cas ou pas seulement le cas, et que l'on en reste à l'indicateur PIB (ce qui n'est pas sûr), la croissance mondiale sera portée par la croissance de la population jusqu'en 2100 selon les démographes, et l'amélioration du niveau de vie des pays en développement (ce qui est déjà une réalité).
Esperluette
Si même la très croyante en le progrès-qui-nous-sauvera Académie française des technologies le dit, c'est que l'urgence est plus qu'absolue ! Mais les intérêts financiers des lobby du statu quo vont hélas tout faire pour freiner la sobriété. Et si notr ultime chance était de les désarmer comme le propose à juste titre Les Soulèvements de la Terre ?
Hervé Palluel
Le gvt veut dissoudre les SLT, il n'a pas compris que ce qui repousse partout ne peut être dissous. Donc il réprime, c'est dailleurs la seule chose qu'il sache faire : réprimer les GJ, les manifestants contre la réforme des retraites, les révoltés des banlieues. Plutôt que d'apporter une réponse politique, il criminalise, bien pratique, cela lui évite de répondre sur le fond. Je pense qu’il faut cesser d’adopter une attitude mélancolique ou victimaire face aux brutalités du gouvernement. Nous sommes entrés en France de plain-pied dans une période préfasciste, qui a éclaté au grand jour avec la réforme des retraites, qui vole deux ans d’existence à chaque actif déjà entré dans le troisième âge, et qui se crépite en continu, pour qui veut voir, dans une myriade de « faits divers », d’oukases gouvernementaux et de petits évènements ignobles et racistes que la macronie laisse puruler, de l’incendie de la maison d’un maire qui voulait simplement ouvrir un centre d’accueil aux canots de migrants qu’on laisse se noyer par centaines dans une bruyante jubilation, en passant par la libido déchaînée d’une police qu’aucune hiérarchie ne vient plus cadrer et qui nous apprend à chaque manifestation le vrai sens du mot « violence ». Alors, Comment prendre le relais des personnes aujourd’hui réprimées ? En faisant honneur à leur combat, qui est le nôtre. En ne cessant de créer : des actions, des récits, des livres, de nouvelles organisations avec d’autres noms et d’autres slogans, plus forts et plus fins encore, en inventant des événements qui échappent aux pouvoirs et les devancent, en densifiant les alliances et les tissages sur le terrain. Et en n’oubliant pas que l’on n’a pas trouvé mieux pour fusionner les luttes, notamment sociales et écologiques, que de les inscrire dans un lieu et un temps communs, donc dans des territoires qui fassent sens et qu’on se réapproprie, dans des zones qu’on va libérer, dans des forêts, des squats, des friches ou des bocages où l’on saura être heureux autrement. Ce n’est même plus qu’on ne nous écoute plus, c’est qu’on prend un immense plaisir à nous dominer, à écraser nos mâchoires, nos gueules qui s’ouvrent et nos voix. Cet affect-là est propre au fascisme. Il est lisible dans l’attitude des Brav-M, très explicitement, et il n’a rien de neuf — ce qui est neuf est qu’on lui laisse toute liberté d’expansion dans une République dont l’architecture démocratique devrait la contenir. Encore faudrait-il que l’unique corps intermédiaire que le pouvoir écoute encore soit autre chose que les lobbies et le patronat, Medef [Mouvement des entreprises de France] et FNSEA [Fédération nationale des syndicats des exploitants agricoles] en tête. Il nous faut rester debout sur tous les fronts : l’action directe, l’activisme social, écologique et anticapitaliste, la lutte syndicale soutenue, les batailles juridiques pied à pied, la guerre des imaginaires et des récits dans le champ de l’art et des médias, et même le vote, qu’on a trop déserté : debout, debout, debout ! Rien que s’asseoir suffira à nous coucher. La dissolution des Soulèvements de la Terre est un point de bascule. L’atermoiement et l’obéissance aux lois ne sont plus des solutions stratégiques viables, en macronie, si l’on veut arrêter le massacre — social et écologique. C’est la leçon évidente à en tirer. Et une dernière chose : la violence ou la non-violence ne sont plus le critère pour décider de la pertinence d’une lutte. Le seul critère est : cette action favorise-t-elle le vivant en nous, autour de nous, hors de nous et à travers nous ? Tout ce qui contribue à polluer, assassiner, blesser, dévitaliser ou écocider le vivant mérite qu’on s’y oppose, très concrètement. Il s’agit de désarmer ceux qui tuent. Il faut sortir du faux débat que cherchent à nous imposer médias et pouvoirs, et qui s’appuie sur une conception tristement bourgeoise de la vie désirable qui place confort et sécurité au rang d’absolus. Cette conception nous détruira en détruisant ce qui nous fait respirer. Notre noblesse est de sortir par le haut en remettant le critère du vivant au centre des enjeux. Et le vivant, c’est déjà la terre et l’eau. C’est pour ça que Les Soulèvements resteront le phare de la politique vitale qui vient.
Pierre fayat
Erreur de base: citer les éoliennes comme une des solutions technologiques alors qu'elles produisent en fonction du cube de la vitesse du vent entre 15 et 50 km/h, gardent cette production jusqu'à 75 km/h et plus rien ensuite. Leur production ne peut donc être que nuisible pour le réseau et n'est rentable pour leur producteur que grace à leur priorité qui ruine les autres producteurs type EDF. LA VRAIE SOLUTION: NUCLEAIRE PLUS HYDROLIQUE. Ca marche en France depuis 40 ans.
Rochain Serge
Les reveurs du nucléaire qui NE MARCHE PAS depuis 40 ans, mais accumulent des dechets dangereux pour des millénaires, continuent de rever. L'hiver dernier ce n'est pas le nucléaire qui nous a permis de ne pas connaitre le blackout quotidien, ce sont les éoliennes de l'Espagne et surtout d'Allemagne, pays toujours calomnié pour son charbon mais dont la moitié de la production électrique aujourd'hui est assuré par le renouvelable.D'ailleurs depuis toujours nous avons acheté plus d'électricité à l'Allemagne que nous ne lui en avons vendu et 2022 a même battu tous les records voir figure 13 ! D'ailleurs, le prix de production du MWh en Allemagne depuis qu'ils remplacent progressivement le nucléaire et le charbon par du renouvelable y est moins élevé qu'en France voir figure 10. https://allemagne-energies.com/bilans-energetiques/
Albatros
L'écologisme est comme tous les totalitarismes : si ça ne marche pas, c'est parce qu'il n'y en a jamais assez, ou parce que ce n'est pas assez bien mis en place, ni assez bien compris par les cons que nous sommes, donc qu'il faut nous éduquer (avec Rochain comme professeur-censeur omniscient, évidemment oou commissaire politique). La venue d'un homme nouveau sera nécessaire, comme d'habitude. Ensuite, les massacres ?
Rochain Serge
En dehors de me baver dessus, Albatros, vous apportez quelles preuves des âneries que vous avancez ? Faites donc comme moi, consultez les satistitiques officielles traitant de l'économie énergétique, ce n'est pas ça qui manque, au lieu de faire le philosophe de comptoir de bistrot
Mutin
Enfin un point de vue officiel réaliste.
Rochain Serge
Réaliste ? Cessez de consommer et de produire et vous verez vite connaissance avec le réalisme. Officiel ? Dans cette bande vous en avez la moitié qui a gagné ses gallons avec le nucléaire et qui ne connaissent que ça ! Comment pouvez vous être réaliste en comparant ce que vous connaissez et qui vous a nourri et bien nourri, avec ce dont vous ugnorez tout ?

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