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Cinq choses à savoir sur le Venezuela, pays d'Amérique latine riche en pétrole mais qui traverse une crise économique sans précédent et où Nicolas Maduro brigue un troisième mandat à l'élection présidentielle du 28 juillet.
- De Simon Bolivar au "chavisme" -
Le Venezuela porte depuis 25 ans le nom du héros national Simon Bolivar, né à Caracas et surnommé le "Libertador" pour sa participation décisive à l'émancipation de plusieurs colonies espagnoles en Amérique du Sud au début du XIXe siècle.
Le pays a changé son nom en "République bolivarienne du Venezuela" avec le vote de la constitution de 1999, au début des 14 années de présidence d'Hugo Chavez dont le projet socialiste était inspiré de cette figure emblématique.
A la tête d'une économie très dépendante du pétrole, l'ancien lieutenant-colonel parachutiste a bâti sa popularité sur de nombreux programmes sociaux, notamment dans la santé, l'éducation et le logement. Ses opposants lui ont cependant reproché son omniprésence, sa démagogie, sa mauvaise gestion de l'économie et son instrumentalisation des moyens de l'État pour se maintenir au pouvoir.
Après le décès de Chavez d'un cancer à l'âge de 58 ans, son dauphin Nicolas Maduro lui a succédé en 2013. Confronté à une crise économique sans précédent, Maduro a coupé dans les dépenses sociales et dirige le pays en s'appuyant sur l'armée et l'appareil sécuritaire.
- Premières réserves mondiales de pétrole -
Le Venezuela est resté en 2023 le pays qui dispose des plus importantes réserves pétrolières, selon les estimations annuelles de l'hebdomadaire américain "Oil and Gas Journal". Avec des volumes en progression de 8%, il est le 21e producteur mondial, ayant gagné une place en un an.
Alors qu'elle avait atteint 3,5 millions de barils/jour en 2008, la production de pétrole brut du pays avait chuté sous les 400.000 barils en 2020, résultat de la mauvaise gestion et du manque d'investissements dans l'industrie.
L'imposition de sanctions par les États-Unis, dont un embargo pétrolier visant à évincer Nicolas Maduro (sanctions allégées en octobre 2023 mais réactivées six mois plus tard) ont rendu la situation plus difficile mais la production est cependant remontée vers le million de barils/jour.
- Une galette de maïs en vogue -
Portée par la vague d'émigration et la mode du sans-gluten, l'arepa, galette à base d'eau et de farine de maïs qui constitue le pain quotidien des Vénézuéliens, s'est diffusée dans le monde. De New York à Paris, Tokyo ou Hong Kong, food-trucks et restaurants spécialisés proposent désormais cette galette garnie d'ingrédients au choix.
La crise économique, qui a vu le PIB s'effondrer de 80% entre 2013 et 2022, a provoqué l'exode de quelque 7,7 millions de Vénézuéliens selon l'ONU, soit un quart de la population, vers les pays voisins comme la Colombie et ailleurs dans le monde.
- Gangs tentaculaires -
Réputé l'un des pays les plus dangereux du monde, le Venezuela, pays de 30 millions d'habitants avec une forte pauvreté, n'est plus le "coupe-gorge" qu'il fut jadis.
Le nombre de morts violentes a chuté d'environ 25% en 2023, à 26,8 pour 100.000 habitants, selon l'Observatoire vénézuélien de la violence (OVV), une ONG indépendante. Le gouvernement, qui a lancé de grandes opérations contre les gangs dans des bidonvilles et prisons, se targue d'un taux encore plus bas et assure que les vols ont diminué de 33%.
L'insécurité perdure néanmoins, avec des gangs tentaculaires et sans pitié qui se concentrent sur l'extorsion, en hausse selon des criminologues.
- Plus haute chute du monde -
Le parc national de Canaima (sud-est), jouxtant les frontières du Guyana et du Brésil, est inscrit au patrimoine mondial par l'Unesco. On y trouve des tepuys, surprenantes formations géologiques aux falaises escarpées et cascades, dont la chute d'eau la plus élevée du monde, Salto Angel (979 mètres).
Salto Angel doit son nom à l'aviateur américain Jimmy Angel qui, dans les années 1930, "découvrit" la chute, déjà connue par les indiens Pemon de la région. C'est aujourd'hui l'un des attraits touristiques du pays.
