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EDF envisage d'abaisser la production de ses réacteurs nucléaires de la centrale du Bugey (Ain) et de Saint-Alban (Isère), à partir de samedi, en raison des fortes chaleurs attendues cette semaine en France et de l'échauffement des eaux du Rhône, a-t-on appris mercredi auprès de l'électricien.
"En raison des prévisions de températures élevées sur le (fleuve) Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d'affecter le site de production nucléaire de Bugey" les samedi 9 et dimanche 10 septembre, a indiqué EDF dans un message publié mardi sur son site internet.
Le même type de message a été diffusé pour la centrale de Saint-Alban (Isère) "à partir du (samedi) 9 septembre". EDF précise que "pour des contraintes réseau", le site du Bugey devra "au minimum produire" 1 800 MW, et celui de Saint-Alban, 300 MW. "La puissance produite" par les deux sites "pourra être amenée à évoluer en fonction des contraintes réseau", a ajouté le groupe.
Ces centrales nucléaires, toutes deux refroidies par les eaux du Rhône, ont déjà fait l'objet de messages similaires en juillet et août. À la mi-juillet, les fortes températures avaient conduit à arrêter le réacteur Bugey 3, pour des raisons cumulées de "contraintes environnementales et d'une faible demande en électricité", selon EDF.
L'activité des centrales, qui pompent l'eau des rivières adjacentes (ou en mer, le cas échéant) pour leur refroidissement avant de la rejeter plus chaude dans le milieu, est encadrée par des seuils d'échauffement et de débit de ces cours d'eau à ne pas dépasser. Ces seuils sont propres à chaque centrale et visent à protéger la faune et la flore.
Compte tenu des chaleurs exceptionnelles attendues cette semaine, les températures des eaux du Rhône utilisées pour refroidir les réacteurs sont susceptibles de s'approcher des limites d'échauffement autorisées.
Depuis plusieurs années, dans un contexte de réchauffement climatique, les sécheresses et canicules conduisent EDF, parfois dès juin, à ajuster sa production pour respecter les limites de rejets thermiques. EDF relativise ces restrictions pour raisons climatiques, en indiquant qu'elles atteignent 0,3% par an depuis une vingtaine d'années.