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La réduction du budget d'intervention de l'Ademe se "traduira mécaniquement par une baisse du fonds chaleur", qui soutient la production renouvelable de chaleur, à hauteur d'environ 300 millions d'euros, a indiqué vendredi le ministère de la Transition écologique, suscitant l'inquiétude des acteurs du secteur.
Baisse du fonds d'intervention de l'Ademe... et du Fonds chaleur
"On a une baisse du fonds d'intervention de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, NDLR)" qui passera de 1,37 à 0,9 milliard d'euros "et cette baisse va nécessairement se traduire par une baisse du fonds chaleur", a reconnu vendredi le cabinet du ministère d'Agnès Pannier-Runacher, en précisant qu'il s'agit d'"ordres de grandeur" et qu'il y aurait encore des discussions à mener.
Le fonds chaleur, doté de 820 millions d'euros en 2024, serait abaissé de l'ordre de "300 millions d'euros", a dit la ministre. Il s'agit de "retours sur des trajectoires antérieures", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse au lendemain de la présentation du budget, marqué par des coups de rabot sur la transition écologique (véhicules électriques, fonds vert, rénovation thermique, etc.).
Le ministère s'est toutefois dit "attaché à ce dispositif qui présente le meilleur coût par tonne de CO2 abattu".
Des impacts « qui iront largement au-delà de 2025 » selon la Fedene
Selon le projet de loi, "le fonds chaleur continuera de soutenir la production de chaleur renouvelable et de récupération dans les territoires pour l'habitat collectif, le tertiaire et l'industrie, en mettant l'accent sur les projets les plus efficients".
La réduction du budget d'intervention de l'Ademe fait craindre des menaces pour les projets de chaleur d'origine renouvelable (réseaux urbains de chaleur, biomasse, géothermie, solaire thermique), alors que les acteurs ont signifié qu'environ 500 millions d'euros manquaient déjà en 2024 pour mener à bien des projets.
"Pour 2025, en plus de ces 500 millions d'euros d'aides non attribuées en 2024, l'Ademe a déjà identifié un milliard d'euros pour de nouveaux projets", a indiqué dans un communiqué la Fédération professionnelle des entreprises de services pour l'énergie et l'environnement (Fedene).
"Cet outil [es]) salué et reconnu pour son efficacité écologique et économique (...) Si on brise cette dynamique, ce sont des centaines de projets portés par des maires et des industriels dans les territoires qui ne se réaliseront pas, avec des impacts qui iront largement au-delà de 2025", a prévenu Pascal Guillaume, président de la Fedene, cité dans le communiqué.